26 juillet ouverture des JO… Mais pour quel héritage ?
Les Jeux olympiques vont débuter après de nombreuses années à mettre en avant la question d’héritage des JOP.
Il s’agit pour le SNEP-FSU que les JOP, au-delà du spectacle et des performances que les athlètes vont produire, laissent un héritage et non une dette pour la population. Il ne s’agit pas uniquement de pouvoir se baigner dans la Seine une fois par an, mais bien que tous·tes les élèves de France apprennent à nager. Il ne s’agit pas uniquement de vouloir des performances chez les sportif·ves sans jamais donner les moyens suffisants à l’EPS et au sport scolaire de fonctionner et sans développer le sport pour toutes et tous. Les propos tenus par E. Macron, à l’occasion de son intervention du 23 juillet, sont scandaleux, car pour lui, l’entrée du sport à l’école repose uniquement sur 2 dispositifs qu’il a portés : 30 min d’activité physique quotidienne à l’école primaire et les 2 heures de sport en plus au collège pour quelques élèves. Ces derniers ne répondent en rien à la démocratisation sportive à l’école, et il oublie ainsi que les cours d’EPS sont le premier lieu de l’accès à la culture sportive pour toutes et tous. Il n’y aura donc pas d’héritage pour la jeunesse à l’issue des JOP.
Investir dans des politiques publiques sportives, ce n’est pas seulement investir pour les JOP, c’est se projeter dans la durée, comme cela a pu être fait avec le plan 1 000 piscines après 1968. Le plan « 5 000 infrastructures sportives » rappelé lors de l’interview ne répond pas aux besoins du sport civil et scolaire, car seulement 10 % seront des équipements structurants (gymnases, piscines).
Les pouvoirs publics devraient s’inspirer de la Charte internationale de l’éducation physique, de l’activité physique et du sport(*) qui fait du sport un droit pour tous·tes et enfin accepter l’idée que l’École et l’EPS sont le premier lieu qui « touche » tous·tes les jeunes. L’École est un lieu essentiel pour permettre l’accès effectif à tous·tes à la pratique sportive.
L’image donnée par la France sur les questions écologiques, sur les questions sociales, sur la gestion calamiteuse des logements lors de cette période, sur le « nettoyage social » opéré depuis des mois, sur les tarifs de la billetterie, aura entaché une partie de cette fête, qui pour le SNEP-FSU devrait être populaire.
Le SNEP-FSU a toujours défendu le sport comme faisant partie de la culture humaine, populaire, au sens très large du terme.
Les exigences du SNEP-FSU, liées au développement de l’EPS, du sport civil et du sport scolaire, demeurent plus que jamais d’actualité. Celles-ci portent sur les équipements sportifs, le budget « Jeunesse et Sports », les horaires d’EPS, la formation initiale et continue pour les personnels, les recrutements massifs et pérennes, la revalorisation salariale.
Nous attendons du nouveau gouvernement, dès sa nomination, des mesures fortes en ce sens.
En cette veille d’ouverture des Jeux, le SNEP-FSU souhaite à l’ensemble des athlètes, entraîneur·euses, organisateur·trices, spectateur·trices, de bons Jeux Olympiques.
(*)Charte internationale de l’éducation physique, de l’activité physique et du sport, UNESCO (1978)