Déclaration liminaire de la FSU 62 CDEN du 21 juin 2012
La déclaration préalable de la FSU à ce CDEN sera brève et concise et pourrait se résumer en une formule lapidaire : le changement, on le veut maintenant et vraiment.
Après plus de 10 ans d’attaques contre le service public d’éducation dans son statut et ses missions et de destructions massives d’emplois , après 5 ans de démantèlement organisé de pans entiers de l’Éducation Nationale, il est grand temps de reconstruire et de relancer la démocratisation de l’enseignement et la réussite de tous les élèves au sein d’un service public de l’éducation nationale renforcé.
Or, à ce jour, rien ne change… en ce sens. Mais nous serions heureux d’être agréablement surpris, à commencer par un traitement respectueux des questions diverses que la FSU 62 a posées dans les délais et qui relèvent bien toutes de ce CDEN. Nous apprécierions donc qu’elles puissent recevoir une réponse pertinente. Tout comme nous espérons enfin obtenir la répartition des moyens pour chaque collège et chaque SEGPA, ce qui nous a été refusé par le Directeur Académique, qui rejoint pourtant le cabinet d’un Ministre qui a décidé, lui, de publier les rapports cachés par son prédécesseur. Nous réitérons notre demande dans ce nouveau contexte.
Un changement, maintenant et vraiment, la FSU le revendique en matière de moyens humains dans les établissements. Or à ce jour, les annonces sont dérisoires par rapport aux dégâts subis par les élèves du Pas-de-Calais. Tout d’abord parce que le choix a été fait de sacrifier les collèges et les SEGPA : les collèges où la hausse démographique a été financée a minima, voire en sous-estimant les effectifs attendus, afin d’économiser des classes ; c’est le cas par exemple du collège d’Avesnes-le-Comte, où le seuil est largement dépassé en 6ème notamment pour la rentrée 2012. Les SEGPA où l’on commence à fermer des classes, comme si cela suffisait pour faire disparaître les situations d’échec grave et précoce. Voilà ce que d’aucuns appellent « l’école inclusive » … Ensuite parce que les moyens accordés aux écoles du département sont également très très loin du compte. Enfin parce que la situation des stagiaires à la rentrée 2012 sera, contrairement aux engagements pris avant les échéances électorales, toujours catastrophique.
A cela s’ajoutent un certain nombre de particularismes pas-de-calaisiens dont les élèves du département se passeraient bien puisqu’ils les privent d’une égalité de traitement vis-à-vis de leurs camarades du reste de la France et donc d’une égalité face aux possibilités de réussite scolaire et plus tard universitaire. Raréfaction organisée de l’enseignement des langues vivantes dans le 1er et le 2nd degrés, attaques inconséquentes contre l’enseignement de l’allemand – ce qui d’un point de vue ne serait ce que strictement économique est une aberration – entreprise de démantèlement des SEGPA, aucune remise en cause de l’aide personnalisée dans le premier degré, licenciements massifs d’intervenants en langues et d’AED, attaques contre les garanties de la qualité de l’enseignement qu’offre le statut des personnels aux élèves par le biais de tentatives de fusion école/collège (compléments de services de PE en collège, stages de remise à niveau des CM2 en collège…) , désorganisation du brevet des collèges et pénalisation des élèves qui auront à effectuer un long trajet avant leur premier examen, parfois compliqué et coûteux pour les familles, ce qui accentue là encore les inégalités, mise en cause de l’orientation scolaire, la liste n’est malheureusement pas exhaustive…
La FSU exige un plan d’urgence pour l’École – de la maternelle à l’Université – et elle en a chiffré très précisément les besoins immédiats. La FSU régionale a décidé de rencontrer, elle, les nouveaux députés. Elle s’est également adressée directement au premier ministre sur un certain nombre de points urgents qui portent atteinte au droit à l’Éducation des élèves du Pas-de-Calais. Elle rappelle qu’elle est, en nombre d’élus, dans les CE et les CA, de même que dans l’ensemble des commissions paritaires la première organisation syndicale, celle qui porte la vraie parole du terrain et des vrais besoins éducatifs des élèves.
C’est pourquoi elle entend être fortement impliquée sur la question de la préparation de la rentrée 2012 et sur le projet de refondation de l’École annoncé.