IDEX2- grande braderie universitaire : sale temps pour les universités de la région !
Le SNESUP Nord Pas-de-Calais n’approuve pas les orientations de la « note d’orientation stratégique commune aux trois universités de Lille : reconstituer l’université de Lille » écrite par les présidents et dévoilée fin juin 2011.
• Ce document ainsi que les modalités de son élaboration et de sa diffusion constituent un déni de démocratie typique du fonctionnement imposé par la loi « libertés et responsabilités des universités » (LRU) du 11 août 2007. Émanant de ces seuls trois présidents, il ignore, voire méprise le travail du groupe interuniversitaire composé d’élus des Conseils des 6 universités, mis en place en novembre 2010 à l’initiative des 6 présidents ; ce groupe venait de remettre ses conclusions, lesquelles prônent un renforcement préalable des coopérations sur le terrain pour faciliter la mise en place ultérieure de structures institutionnelles.
• L’exclusion des trois universités non-lilloises, conformément aux choix idéologiques du gouvernement, crée un climat de défiance de nature à instaurer la concurrence : cela obère l’avenir des coopérations enseignement et/ou recherche déjà existantes. En témoignent les réactions très négatives dès début juillet des CA des universités du Littoral, de l’Artois et de Valenciennes. Cette exclusion porte aussi en germe l’abolition de la vocation régionale de l’IUFM, déjà fortement compromise.
• Cette initiative est présentée par ses auteurs comme condition nécessaire à la candidature au projet IDEX2 (« grand emprunt »), suite à l’échec de l’IDEX1, devant être déposée le 20 septembre au ministère. Mais quelles que soient les universités impliquées, la mise en œuvre de ce projet IDEX2 engendrerait, au sein des établissements qui en seraient porteurs, l’exclusion des équipes et des personnels non compris dans le périmètre dit « d’excellence ».
• Quasi-exclusivement centrée sur la recherche, cette « note stratégique » passe quasiment sous silence la formation initiale, laquelle reste pourtant l’une des deux missions fondamentales des universités.
• Alors même que le succès de tout projet de restructuration universitaire dépend étroitement de l’adhésion des personnels, ceux-ci sont complètement absents de cette note : pas un mot sur l’emploi, le « dialogue social », les relations avec les organisations représentatives des personnels et étudiants, aucune orientation en matière d’amélioration des conditions de travail et d’étude.
• Enfin, il est paradoxal que ce projet « stratégique » visant à transformer des structures soit quasi silencieux en ce qui concerne le mode de gouvernement envisagé. Il est exclu de donner carte blanche aux trois présidents en une matière aussi essentielle.
Le SNESUP-FSU Nord Pas-de-Calais estime que tout rapprochement entre les universités de l’académie doit obéir aux principes et objectifs suivants :
Un périmètre qui se limite au secteur public ;
Des établissements à taille humaine, couvrant l’ensemble du territoire, à proximité des étudiants ;
Des enseignements couvrant l’ensemble des disciplines ;
Le maintien d’un accès facilité à l’enseignement supérieur par des droits d’inscription modérés et fixés nationalement ;
Une amélioration réelle des conditions de travail des personnels et des étudiants, notamment par un fort accroissement du taux d’encadrement, et une carte universitaire homogène ;
Un nombre suffisant d’emplois statutaires pour favoriser la réussite des étudiants et le développement de la recherche ;
La résorption immédiate et définitive de la précarité ;
Un mode de financement public et pérenne, principalement par une dotation budgétaire notablement accrue de l’État, permettant la réalisation des politiques librement déterminées par les établissements ;
Une structuration institutionnelle garantissant un gouvernement par les seuls représentants élus des personnels et des usagers et un fonctionnement effectivement démocratique ;
La garantie de la liberté de la recherche et l’amélioration du droit à la recherche