Retraites : les auditions se poursuivent mais le gouvernement persiste à ne rien dévoiler de ses projets.
La FSU a été reçue mardi 11 après midi par le directeur adjoint du cabinet d’Eric Woerth pour la deuxième réunion technique bilatérale. D’entrée, il a été précisé de nouveau que les questions mises à l’ordre du jour de ces réunions « ne préjugeaient en rien des mesures qui pourraient être prises ». A un mois des annonces, les pistes gouvernementales ne sont donc pas encore soumises au débat !
Le dossier de travail portait notamment sur les règles spécifiques à la Fonction publique. La FSU a indiqué que la question ne pouvait esquiver celle du niveau souhaitable pour les pensions. Par le passé, des règles différentes ont permis d’assurer des niveaux de remplacement équivalent pour les salariés du secteur privé et de la Fonction publique, tout en respectant les particularités des deux secteurs. Aujourd’hui l’urgence est de revenir sur le système de décote / surcote qui accroit les inégalités de pensions, pénalisant les carrières courtes, interrompues et marquées par la précarité. Ce sont actuellement les femmes qui sont majoritairement pénalisées par ce système et ce sera demain les générations aujourd’hui actives ou en formation. Modifier pour les fonctionnaires la référence aux six derniers mois aurait pour conséquence immédiate une baisse des pensions et serait un bien mauvais signe donné aux fonctionnaires quant au respect de leur statut.
La deuxième partie de l’entretien a été porté sur la pénibilité. La FSU considère que le travail sur ce dossier ne saurait en aucun cas justifier un allongement de la durée de cotisation ou un report de l’âge de la retraite. Elle a souligné que les politiques menées dans la Fonction publique en matière d’emploi, de gestion des personnels et les réformes en cours mettant en cause le sens du travail et la professionnalité des agents, étaient sources de stress et de pénibilité. La situation précaire de nombreux personnels accroît pour eux les facteurs de pénibilité. Signataire des accords sur la santé au travail, la FSU souhaite que ceux-ci se concrétisent dans les meilleurs délais afin de pouvoir enfin agir, mieux repérer les différentes formes de la pénibilité, et mettre en place des actions de prévention, de remédiation et de réparation. Pour la FSU, les formes actuelles de reconnaissance de la pénibilité dans la Fonction publique doivent être améliorées d’urgence, en particulier en rendant accessible à tous le dispositif de cessation progressive d’activité (CPA).