La FSU ne peut que s’inquiéter de voir relancer le débat sur « l’identité nationale » au moment même où le gouvernement multiplie les

gestes de rejet envers les immigrés sans papiers. Il est à craindre que

cette initiative à visées politiciennes revienne à construire de toutes

pièces une « identité » fantasmée, prétexte à stigmatiser et exclure

davantage une partie de ceux qui vivent en France, et soit bien loin de

mettre en lumière la richesse, la complexité et les contradictions des

valeurs et des pratiques qui se sont forgées au cours de notre histoire

Si débat il doit y avoir aujourd’hui il doit d’abord porter sur le « vivre ensemble » : comment créer les conditions pour que tous ceux qui

vivent en France se sentent appartenir à une même société et relever

d’une même citoyenneté ? Comment concrétiser des valeurs qui sont au

cœur de notre République, celle de liberté, d’égalité, de fraternité

mais aussi de laïcité, de solidarité, de démocratie, de justice, de

tolérance ? Comment faire que chacun les perçoive comme ayant une

effectivité indiscutable pour lui et toute la société ? Comment faire

reculer les inégalités et les discriminations ? Comment faire que les

enfants et les jeunes qui vivent dans ce pays par naissance, par choix

ou contrainte de leurs histoires familiales ne s’y sentent pas précaires ?

Dans cette perspective notre système éducatif doit jouer tout son rôle

de formation de la jeunesse et de construction d’une citoyenneté et il

faut lancer une réflexion d’ampleur sur ce que doit être non pas un

socle commun mais une culture commune ambitieuse offerte à tous.

Cela implique une politique qui se donne comme objectif de rendre

effective non pas l’égalité des chances mais bien l’égalité des droits.

Cela implique un développement des solidarités et des services publics.