DÉCROCHAGE SCOLAIRE :

TOUT EST BON POUR RELANCER L’APPRENTISSAGE

Malgré une promotion de plus en plus importante, l’apprentissage montre aujourd’hui clairement ses limites. Sa fragilité est accrue par la crise et les entreprises sont incapables de proposer des contrats de travail à près de 100 000 jeunes d’horizons très divers, de ceux qui ont le moins de qualification aux étudiants. Le secrétaire d’État à l’emploi n’a pas de meilleure solution que d’allonger les délais pour trouver d’un employeur. Tout est bon quand on est incapable de proposer une véritable alternative à un mode de formation dans l’impasse !

Après l’apprentissage junior de 2006 et le dispositif de substitution DIMA (Dispositif d’Initiation aux Métiers en Alternance) en 2008, certains parlementaires, dans le cadre du débat sur le projet de loi « Orientation formation », veulent imposer une nouvelle voie de relégation pour les jeunes les plus en difficulté. Ils veulent créer un « sas » vers l’apprentissage qui permettrait aux jeunes de 15 ans de suivre une formation en CFA (Centre de Formation d’Apprentis) sous statut scolaire. Vu leur âge, ces jeunes ne peuvent signer de contrat d’apprentissage ou de professionnalisation avec une entreprise. Ce « sas » affiché comme une année de découverte de l’ « environnement professionnel correspondant à un projet d’entrée en apprentissage » est en fait une année « blanche » qui abaissera l’âge de la scolarité obligatoire.

Pour le SNUEP-FSU, le repérage des décrocheurs ne peut pas être déconnecté d’une véritable politique de traitement de la difficulté scolaire. Les 3ème DP6 qui permettent aux jeunes de découvrir les formations professionnelles existent pourtant dans le service public et pourraient répondre à cette problématique, mais le flot de contre-réformes et la baisse continue de moyens dans l’enseignement professionnel public nuisent à l’efficacité du dispositif.

Ce gouvernement dégrade les conditions de fonctionnement du service public et se présente en sauveur, en proposant de sous-traiter la difficulté scolaire dans le privé par le biais de l’apprentissage ! De plus, une proposition du sénat voudrait dessaisir l’éducation nationale de la gestion du suivi des décrocheurs, un an après leur sortie du système scolaire, pour la confier à : Pôle emploi, la MIFE, les structures locales…

Le SNUEP-FSU exige que soient rendus les moyens supprimés aux établissements, afin que ces derniers puissent remplir pleinement leurs missions auprès de tous les jeunes. Force est de constater que la politique engagée depuis quelques années par ce gouvernement se traduit par la suppression massive de postes d’enseignants, ce qui n’est pas de nature à améliorer la situation existante.

Pour être efficace, la lutte contre l’échec scolaire doit être traitée dans les établissements scolaires par des personnels formés sur des emplois statutaires.

Le SNUEP-FSU fera tout pour mettre en échec ces propositions et demande l’abandon de ces dispositions.

Le Secrétariat National

Contact : Secteur Communication SNUEP-FSU, Marie-Caroline Guérin, 06 43 71 87 41