Prévention du décrochage scolaire
Le SNUEP–FSU a pris connaissance de l’instruction parue dans le dernier bulletin officiel (n°23 du 4 juin 2009) sur la prévention du décrochage scolaire.
Dès le 20 juin 2008, c’était une priorité du comité interministériel des villes et du développement social urbain (C.I.V). Le gouvernement veut lui donner une nouvelle impulsion pour la rentrée 2009.
Le SNUEP-FSU s’en félicite mais s’interroge cependant sur les objectifs et les moyens mis en œuvre par le gouvernement qui place, cette question sous la direction du Haut commissariat à la jeunesse, ce dont le SNUEP-FSU s’étonne.
Le SNUEP-FSU s’interroge sur la stigmatisation des lycées professionnels qui représenteraient la cible principale de cette politique. Le SNUEP-FSU rappelle que le décrochage scolaire est un processus complexe qui peut prend racine dès l’entrée à l’école primaire. Or dès la rentrée 2009, le ministère impose la généralisation du Bac pro en 3 ans qui affiche l’ambition d’éviter les sorties des jeunes sans qualification. Cette stigmatisation est-elle déjà le signe que le ministre est conscient que sa réforme ne permettra pas d’atteindre les objectifs affichés ? Ne devrait-il pas alors pousser plus loin sa prise de conscience en abandonnant cette réforme inadaptée à la prévention du décrochage scolaire des jeunes ?
Pour le SNUEP-FSU, le repérage des décrocheurs ne peut pas être déconnecté d’une véritable politique de traitement de la difficulté scolaire en redonnant les moyens aux établissements de remplir pleinement leurs missions dans ce domaine. Force est de constater que la politique engagée depuis quelques années par ce gouvernement se traduit par la suppression massive de postes d’enseignants, ce qui n’est pas de nature à améliorer la situation existante.
La construction d’une meilleure coordination locale paraît aller de soi. Faut-il encore que cette coordination ne serve pas de prétexte à un affaiblissement du service public dans ce domaine et notamment à un affaiblissement des missions et des moyens alloués à la mission générale d’insertion (MGI) et aux missions des CIO. Le développement de plateformes téléphoniques ne doit pas servir de caution la suppression des COPsy ou des personnels formés qui sont les mieux à même de prendre en charge ces jeunes et de leur apporter des réponses appropriées.
Sur le soutien à l’expérimentation locale dans le domaine de la prévention et de traitement des sorties sans diplôme de la formation initiale, le SNUEP-FSU est particulièrement inquiet. Le repérage précoce d’élève en décrochage ne doit pas être le prétexte à organiser le tri de élèves de plus en plus tôt afin notamment de les orienter vers l’apprentissage.
Le SNUEP-FSU rappelle que pour être efficaces les difficultés scolaires doivent être traitées à l’intérieur du système éducatif en s’appuyant sur des personnels formés sur des emplois statutaires.
Le SNUEP-FSU demande à ce que le ministère revienne sur les 28 000 suppressions de postes pour l’année 2008 dans la Fonction publique ainsi que sur sa politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui engendre une suppression de 34 000 fonctionnaires pour l’année prochaine.
Jérôme Dammerey
Co Secrétaire général
Contact : Secteur Communication SNUEP-FSU, Marie-Caroline Guérin, 06 43 71 87 41