SUCCES DE LA GREVE NATIONALE A L’ANPE
Plus d’un agent sur 2 en grève
Plus d’une agence sur 2 fermée
A l’heure où nous écrivons, les premiers éléments concernant le taux national de grévistes pour la journée viennent de nous parvenir.
Avec 60% et 14598 agents grévistes, la grève de l’ANPE est un succès exceptionnel. Elle a un puissant écho auprès du personnel.
La Direction, comme à son habitude, fournit une appréciation minorée, en gonflant les effectifs théoriques.
400 Agences sont fermées. Nous dénonçons dans de multiples situations des agences ouvertes avec des salariés précaires en petit nombre, ne pouvant se déclarer grévistes. Ces ouvertures ne respectent ni les conditions de service correct attendu par les usagers, ni les conditions minimales de sécurité.
Le taux de grévistes est nettement supérieur aux précédentes grèves ayant eu lieu pour s’opposer à la fusion (18 décembre 07, 27 novembre 07, et 18 octobre 07, ainsi que celle déjà très forte du 29 mars 07).
Plusieurs régions dépassent largement la moyenne nationale : Pays de la Loire, Auvergne, Corse, Bretagne, Provence Alpes Côte d’Azur, Basse Normandie, Poitou Charente, Midi Pyrénées, Aquitaine, Franche Comté…
Plus de 40% des cadres, ainsi que des animateurs d’équipe, sont comptabilisés parmi le personnel gréviste. Phénomène traduisant également le malaise du personnel, sa fatigue et son exaspération : de nombreux salariés en structure (Directions régionales, Direction Générale) sont aujourd’hui grévistes.
Le Directeur du Cabinet de Laurent Wauquiez, reçoit à 14 h. au Ministère des Finances, de l’Economie et de l’Emploi, une délégation des représentant(e)s de l’intersyndicale nationale.
Le gouvernement se doit d’entendre les revendications du personnel et il doit donner des réponses positives et concrètes concernant :
Un rattrapage salarial immédiat et l’ouverture de négociations pour la revalorisation des grilles salariales.
L’augmentation immédiate des effectifs, à l’heure où sous l’impact de la crise économique, le chômage est entrain d’explorer.
L’amélioration urgente des conditions de travail.
La fusion ne peut pas s’effectuer sans et contre le personnel.
Aujourd’hui pour des effets d’affichage politicien, le service aux usagers est gravement menacé !
Dans les régions et départements, à partir du compte-rendu des délégations fourni après l’entrevue au Ministère, les personnels grévistes réunis en Assemblée Générale donneront leurs appréciations et se prononceront sur les suites éventuelles à donner à notre mouvement à partir des réponses apportées par le gouvernement.
L’intersyndicale nationale devrait se réunir également pour donner son appréciation de la situation.
A la veille de la fusion programmée pour le début de l’année prochaine, le personnel de l’ANPE vient de se prononcer et de se faire clairement entendre.
Paris, le 01 décembre 2008 – 12h10
Avec plus de 40 000 demandeurs d’emploi supplémentaires inscrits à l’ANPE à la fin du mois d’octobre, et un paysage économique ravagé, la poursuite de la fusion ANPE Assédic va inscrire dans de sombres auspices la création de la nouvelle institution.
Les données officielles sous-estiment encore la gravité de la situation.
Durant ce mois l’intérim a poursuivi sa chute, les licenciements et plans sociaux se sont multipliés notamment dans le secteur de l’industrie automobile, le bâtiment. Des congés imposés aux salariés travestissent des situations de chômage partiel, et les « ruptures conventionnelles » qui ont décollé au mois d’octobre, donnent à craindre qu’ils ne remplacent des plans sociaux.
La France a détruit plus d’emplois qu’elle n’en a créé et affiche pour le 3ème trimestre 2008 une perte nette de 10 800 emplois. Selon les différents scénarios projetés, on verrait en 2009 la destruction nette de 27 000 à 243 000 emplois.
On ne peut plus cacher le fait que l’on s’enfonce dans une crise grave et durable.
La crise touche en priorité les personnes en situation précaire : signe qui ne trompe pas la multiplication du nombre de demandes d’aides aux banques alimentaires a crû dans des proportions extraordinaires (+ de 100% pour la Croix Rouge à Nimes) et est de plus en plus le fait de travailleurs pauvres.
Nous dénonçons la mise en oeuvre dans ce contexte de la loi « droits et devoirs des demandeurs d’emploi » et de l’offre raisonnable d’emploi, injuste en plus qu’absurde à ce moment de diminution du nombre d’emplois offerts.
Demander à l’institution fusionnée ANPE Assédic d’augmenter « ses parts de marché » au niveau du recueil des offres d’emploi est également dérisoire dans cette conjoncture.
Les 100 000 contrats aidés supplémentaires font figure d’emplâtre sur une jambe de bois. Le chômage partiel s’il a l’avantage de maintenir le contrat de travail ne saurait être une solution durable. Le CTP sans créations d’emploi effectives est une solution inopérante.