Paris, le 11 Mars 2007

<p class="MsoNormal" style="margin-right:15.9pt;text-align:justify;line-height:

150%">

SEMAINE D’ACTION CONTRE
LA MISE EN PLACE DES EPM

<p class="MsoBodyText" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:27.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Notre

organisation syndicale est engagée depuis 2002 dans une campagne contre

l’enfermement des mineurs, pour combattre les mesures régressives et répressives

prises à leur égard. Les dernières en date sont contenues dans le projet de

loi de prévention de la délinquance qui attaque gravement la spécificité de

la justice des mineurs.



<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:27.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:27.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">À l’orée de

la campagne présidentielle, le gouvernement veut absolument afficher la création

de nouvelles prisons pour mineurs (EPM). Cette mesure est contenue dans la loi

Perben I et les premiers murs de ces prisons commencent à sortir de terre. Pour

le gouvernement actuel, il s’agit d’une mesure phare qu’il présente comme

un progrès dans l’amélioration des conditions de détention des mineurs.

Nous pensons qu’il s’agit d’un alibi pour mettre en place une politique

qui considère la détention des mineurs comme un moyen essentiel à leur réinsertion.

C’est donc une rupture très grave dans le fait de considérer l’incarcération

des mineurs comme devant rester exceptionnelle. Ces nouvelles prisons créent

des places de détention supplémentaires et leur coût exorbitant est pris sur

les moyens qui devraient être destinés au développement des services

existants de

la PJJ
chargés de mettre en place les solutions éducatives.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:27.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:27.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Notre

organisation syndicale a décidé au moment de l’ouverture annoncée des

premiers EPM d’organiser une mobilisation pour alerter l’opinion et les médias

dans le cadre de deux journées d’action les 22 et 24 MARS prochains qui

comprendront des conférences débats et des actions sur les sites

d’implantation.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:27.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:27.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Les temps forts

en seront :

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:36.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:

-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1;tab-stops:list 36.0pt">

le Jeudi 22 Mars des conférences débats en fin de journée

dans tous les départements avec invitation de la presse locale ;

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:36.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:

-18.0pt;mso-list:l0 level1 lfo1;tab-stops:list 36.0pt">

le Samedi 24

Mars
où nous projetons sur chaque site d’implantation une action à

caractère ludique (invitation d’orchestre, fanfares…) et/ou spectaculaire

(démontage symbolique des premiers murs…).

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:27.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:27.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Nous souhaitons

que

la FSU
prenne toute sa place dans cette semaine d’action et que chaque SD puisse

s’associer aux actions organisées. Pour toute information, prenez contact avec

les représentants SNPES-PJJ dans les départements.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:42.75pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:27.0pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

POURQUOI

NOUS NOUS OPPOSONS AUX ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES POUR MINEURS.




Contre
les Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs, osons l’éducation à la
liberté !


<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">La loi du 9

septembre 2002, dite loi Perben

1, a
prévu la construction de prisons spécifiques pour les mineurs. Cette

disposition fait partie d’un ensemble de mesures qui, avec celles contenues

dans la loi Perben 2, durcissent considérablement la justice des mineurs en créant

de nouvelles peines et en réinstaurant les Centres Fermés. Plus récemment, la

loi de prévention de la délinquance a introduit une nouvelle réforme de

l’ordonnance de 45 qui franchit un pas supplémentaire dans le rapprochement

de la justice des mineurs de celle des majeurs. Les Etablissements Pénitentiaires

pour Mineurs (EPM) s’inscrivent dans cette avalanche de lois sécuritaires qui

mettent en place un contrôle accru et une mise à l’écart des populations

les plus fragilisées par la crise sociale et devenues les nouvelles classes

dangereuses.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Dans ce

contexte, les jeunes en difficulté qui commettent des délits sont particulièrement

stigmatisés depuis plusieurs années et rendus responsables de l’insécurité.

C’est pourquoi, en pleine campagne électorale, le gouvernement décide de dévoiler

son programme de construction des EPM pour utiliser une fois de plus la question

de la délinquance juvénile comme argument électoral.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">



<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Les

EPM : un véritable hold-up de moyens
.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Les 7 EPM prévus

devraient coûter pour leur seule construction 90 millions d’euros et une

quarantaine de personnels de <st1:PersonName

ProductID="la Protection Judiciaire" w_st="on">

la Protection Judiciaire
de

la Jeunesse
seront « mis à disposition » de l’administration pénitentiaire.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Dans le même

temps, en l’espace de deux ans, une dizaine de foyers éducatifs ont été

fermés à

la PJJ

, d’autres fermetures sont en prévision et les listes d’attente sont

monnaie courante dans les services de milieu ouvert.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">La

construction d’un seul EPM équivaudrait à :

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:

-18.0pt;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 36.0pt">

6 foyers éducatifs de 10 places.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:

-18.0pt;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 36.0pt">

8 services d’insertion professionnelle, soit 250 mineurs pris en

charge.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:

-18.0pt;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 36.0pt">

10 services de milieu ouvert, soit 1500 jeunes suivis.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Ce sont là

des modalités de prise en charge qui ont fait la preuve de leur efficacité

mais le gouvernement, en même temps qu’il proclame que l’incarcération

doit être le dernier recours, prive les structures de prévention et d’éducation

de moyens indispensables.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Si la prison

est nocive, alors, il faut faire d’autres choix pour développer la protection

de l’enfance, la prévention dans les quartiers en difficulté, l’éducation

nationale.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Les 7 EPM vont

créer 120 places de détention ; elles s’ajouteront aux places des

quartiers mineurs conservés, ce qui au regard du taux moyen d’incarcération

ne correspond pas à un besoin mais les EPM, prisons « modernes » et

« humanisées par » une forte présence éducative, seront un appel

d’air pour plus d’incarcération.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Ainsi

l’offre risque fort de créer le besoin car l’ampleur du programme EPM est

bien liée au projet d’augmentation de l’incarcération des mineurs. C’est

d’ailleurs le sens des propos répétitifs du ministre de l’intérieur sur

la nécessité d’une sévérité accrue vis-à-vis de ceux-ci et d’un

traitement équivalent à celui des majeurs.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

Les EPM :
une imposture !

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Pourtant, la

visée répressive des EPM est maquillée par un certain nombre d’alibis et

sert de prétexte à diffuser des idées fausses.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Pour

promouvoir ces établissements, le gouvernement et le ministre de la justice

font croire à l’opinion publique que, jusqu’alors, les mineurs n’étaient

pas séparés des majeurs alors que les quartiers pour mineurs existent dans

toutes les maisons d’arrêt. Seules les jeunes filles sont actuellement incarcérées

avec les femmes adultes. On peut difficilement croire que 7 prisons seront

construites pour les quelques jeunes filles incarcérées, d’autant que leur

sort n’a jamais véritablement intéressé les politiques. De même, si

l’objectif réel avait été l’amélioration des conditions de détention, dénoncées

depuis de nombreuses années par les professionnels et les associations,

pourquoi ne pas avoir octroyé autant de moyens pour l’amélioration des

quartiers mineurs existants, tant sur le plan humain que matériel ?

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">La

réponse nous est fournie par le ministre de la justice lorsqu’il définit ces

prisons comme des murs entourant une salle de classe ! Il s’agit là

d’une véritable banalisation de l’incarcération.
Avec cette

conception, d’exeptionnelle, la prison devient une structure comme une autre

pour éduquer et réinsérer les jeunes et aujourd’hui, elle se retrouve dans

toutes les mesures prises ces dernières années : des CEF aux EPM, en

passant par les mesures de contrôle en augmentation constante, l’enfermement

et la contrainte deviennent des leviers et des conditions nécessaires pour réussir

l’éducation.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Nous affirmons

qu’une prison, même améliorée reste une prison et qu’à ce titre, elle a

des effets désocialisants sur les adultes en construction que sont les

adolescents. Ceux-ci, pour se construire, ont besoin d’être accompagnés dans

la vie réelle et d’apprendre la liberté.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Nous affirmons

qu’une prison, même améliorée a des effets destructurants sur des

adolescents qui, privés de perspectives d’avenir et de statut social vont, au

pire s’identifier au statut de « taulard », au mieux épouser l’étiquette

de délinquant.

<p class="MsoNormal" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Nous rappelons

que la gravité de certains actes délinquants ou leur répétition peuvent

aussi être une caractéristique des passages à l’acte fréquents à

l’adolescence et que cela devrait inviter encore plus à la réflexion et à

écarter les réponses immédiates et automatiques.

<p class="MsoBodyText" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Quand

d’exceptionnelle, la prison devient un mode courant de prise en charge des

adolescents difficiles, que l’enfermement est conçu comme le levier pour

imposer par la force une conformité, que la menace de la prison remplace la

relation éducative de confiance et de respect qui légitime la position

d’autorité des adultes, qu’il s’y substitue la contrainte corporelle,

comme moyen d’imposer cette autorité, alors il n’y plus de réinsertion

possible des jeunes délinquants.

<p class="MsoBodyText" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

<p class="MsoBodyText" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">


<p class="MsoBodyText" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Face

à la radicalité violente de la mise à l’écart des jeunes en difficulté

qui commettent des délits et aux réponses au coup par coup, il nous faut réaffirmer

une autre option, celle de l’action éducative dans un espace ouvert, la seule

qui donne une chance à ces adolescents de se construire

dans un rapport apaisé avec les autres et eux-mêmes

<p class="MsoBodyText" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">

<p class="MsoBodyText" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">L’éducation

est un risque et une ambition, elle ne se réduit pas, à de « l’éducatif »

conçu comme des recettes médiatiques ou comportementalismes.

<p class="MsoBodyText" style="margin-top:0cm;margin-right:48.7pt;margin-bottom:

0cm;margin-left:35.45pt;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify">Le projet de

construction de 7 prisons pour mineurs est un projet répressif avec un

habillage éducatif. S’il satisfait la demande de réponses immédiatement

visibles et s’il correspond à l’idéologie de la « tolérance zéro »,

il est un renoncement coûteux au devoir d’éducation qu’une société doit

assumer à l’égard de la jeunesse la plus en difficulté.