Paris, le 11 juin 2009
Malgré son opposition au projet de loi HPST et les multiples critiques que ce projet lui inspire, le SNICS/FSU, syndicat majoritaire à 62% chez les infirmières de l’Education nationale, se félicite de la décision prise par le sénat le 8 juin 2009 lors du vote de la loi HPST, d’autoriser les infirmières à renouveler sous certaines conditions les prescriptions de contraceptifs oraux.
Cette décision vise en effet à développer la contraception afin d’améliorer le taux de couverture contraceptive des jeunes femmes et de prévenir au mieux les interruptions volontaires de grossesse encore trop nombreuses.
Profondément attaché à l’intérêt des jeunes et à une meilleure prise en charge de leur santé et de leur épanouissement à l’Ecole, le SNICS/FSU se réjouit vraiment de cette mesure dont il était demandeur. Ce dispositif qui touche l’ensemble de la profession, va concerner prioritairement les infirmières qui exercent une activité de prévention notamment celles de l’Education nationale qui délivrent déjà la contraception d’urgence aux adolescentes et participent au quotidien à l’éducation à la sexualité des jeunes. La finalité de ce dispositif qui n’est pas de suppléer l’absence de médecins ou de gynécologues, est d’apporter par un parcours différent, une réponse professionnelle pour le renouvellement des contraceptifs oraux lorsque ce renouvellement est compliqué notamment pendant la période scolaire.
Si chaque collège et lycée public sont dotés d’une infirmière au 1er septembre 2010, date de fin des 1500 créations d’emplois infirmiers programmés par la loi de 2005 pour l’avenir de l’Ecole, une réponse adaptée pourra ainsi être donnée à toutes les collégiennes et lycéennes qui le souhaiteront. En effet, par leur présence dans les établissements scolaires, les infirmières de l’Education nationale assurent leurs missions d’accueil, d’écoute, de soins et de suivi de santé des élèves, ce qui permet de créer entre ces professionnels de santé et les jeunes, un contexte de proximité et de confiance propice aux conseils et à l’échange sur toutes les questions liées à la sexualité et à la contraception.
En rendant plus aisé le renouvellement de la prescription initiale du médecin, cette mesure reconnaît la complémentarité entre les différents professionnels de santé et répond au transfert de tâches évoqué dans l’article 17 de la loi HPST. Elle permettra surtout de pallier l’interruption de la prise de contraceptif résultant de la non anticipation pour la prise du rendez-vous médical, notamment pour les élèves internes, et offrira également aux jeunes filles la possibilité de formuler dans un cadre moins formel que chez leur médecin, à l’occasion des entretiens programmés ou immédiats avec l’infirmière, les questions qu’elles se posent et d’expliquer les problèmes qu’elles peuvent rencontrer.
Le SNICS restera vigilant à ce que l’Education nationale offre à ses infirmières une formation universitaire de qualité qui leur permettra de répondre à la fois aux jeunes filles et aux obligations de la loi et crée dans chaque collège et lycée publics les postes indispensables à la mise en œuvre au quotidien de cette loi