Communiqué FSU, Les Lilas, le 9 février 2010

Après trois mois de controverses autour d’un débat à visées

électoralistes voulu par le gouvernement sur le thème ambiguë de

l’identité nationale, un séminaire gouvernemental a enfin sifflé la fin

d’une partie où l’odieux le disputait au nauséabond.

Alors que 63% des français estiment que ce débat n’a pas été

constructif, que plusieurs interventions médiatiques de personnalités

politiques de la majorité présidentielle ont dérapé vers un discours

ouvertement raciste, il était grand temps que cette boite de Pandore

ouverte par des apprentis-sorciers cyniques soit remisée au placard.

L’école, comme souvent, est appelée à la rescousse pour sauver la mise à cet échec retentissant, et rattraper l’obstination têtue d’une

initiative malvenue dès son lancement.

Parmi les mesures annoncées, beaucoup sont déjà en vigueur dans les

établissements scolaires, qu’il s’agisse des drapeaux hissés à l’entrée

ou de l’étude de la Marseillaise, régulièrement promue par les ministres

successifs en charge de l’éducation nationale.

Par contre, un certain nombre d’autres est inquiétantes. C’est

particulièrement le cas du "carnet de citoyen" qui porte en germe le

risque d’une normalisation des comportements à l’opposée des valeurs

émancipatrices de l’école républicaine

Dans le même temps, et malheureusement, rien n’est dit sur les mesures à mettre en œuvre pour faire reculer les discriminations et la

stigmatisation dont est victime toute une frange de la population. Le

seul intérêt qu’aurait pu avoir ce débat résidait précisément dans des

propositions concrètes pour faire avancer le vivre-ensemble et la

citoyenneté. Mais telle n’était pas l’intention première.

La FSU déplore qu’une telle initiative ait pu voir le jour sous de

pareils auspices et demande instamment que cesse ce jeu dangereux, qui finit toujours par exploser à la figure de ceux qui l’ont allumé.