Paris, le 30 mai 2007

MINISTERE DE LA JUSTICE-DIRECTION DE LA PJJ :

DOUBLE FAUTE A PROPOS DES MINEURS DELINQUANTS

Alors que chacun pensait que le nouveau Président de la République et son gouvernement n’avaient qu’une idée en tête concernant les mineurs délinquants, à savoir les punir le plus rapidement et le plus sévèrement possible, nous venons d’apprendre qu’il n’en est rien !

La ministre de la Justice , Rachida DATI, et le récent directeur de la PJJ , Philippe-Pierre CABOURDIN, distribuent des places aux jeunes suivis par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) pour assister aux matchs de tennis de Roland Garros.

Cela part d’un bon sentiment de vouloir faire partager à des jeunes en difficulté un événement sportif auquel ils n’auraient peut-être pas accès.

Mais, comme toute action qui se veut humanitaire ne se conçoit que dans l’urgence, il a fallu que les services éducatifs concernés fournissent les coordonnées des jeunes susceptibles de bénéficier de l’aubaine le soir même de la demande.

Même si cette précipitation n’est pas très compatible avec le travail éducatif quotidien des personnels de la PJJ , certains services se sont mobilisés pour rechercher des jeunes intéressés.

C’est alors qu’une deuxième information est tombée : obligation était faite que les bénéficiaires de cette largesse gouvernementale relèvent d’une mesure éducative au civil et non au pénal. C’est-à-dire que des jeunes qui avaient pu commettre des délits n’étaient pas autorisés à venir à Paris au stade Roland Garros. Il a donc fallu annoncer à certains d’entre eux qu’ils n’avaient plus le droit d’aller assister aux matchs. Et ce sont encore une fois les personnels éducatifs qui ont dû faire le « sale travail » et peut être désamorcer un sentiment de révolte.

Ceux-ci seraient-ils potentiellement dangereux à la Porte d’Auteuil ? Feraient-ils tache dans le décor ? L’entrée du stade est-elle réservée à des personnes au casier judiciaire vierge ?

Cela est-il une préfiguration du sort réservé aux mineurs délinquants ? Délinquant un jour, puni toujours !

Déjà, nous savons que la réponse pénale aux actes délictueux commis par les mineurs est largement supérieure à celle des adultes, nous voyons apparaître la double peine : sanction pour un délit commis, punition par des activités culturelles ou sportives interdites.

Nous ne pouvons accepter cette discrimination entre les jeunes pris en charge par la PJJ , la stigmatisation insupportable de certains d’entre eux.

Le nouveau projet de réforme de l’ordonnance de 45 relative aux mineurs délinquants qui prévoit de renforcer encore la répression en instaurant des peines planchers et en supprimant l’excuse de minorité pour les multirécidivistes de 16 à 18 ans déjà dans les tuyaux avant les élections législatives, augure de ce que le gouvernement entend répondre aux jeunes en difficulté.

Le SNPES-PJJ/FSU et ses partenaires s’opposeront à cette nouvelle réforme.