Lors de la conférence des métiers du Social et du Médico-social du 18 février 2022 le premier ministre a reconnu que le travail social était en crise et menacé d’une implosion silencieuse impactant la qualité de l’accompagnement des personnes en difficulté.
Il a indiqué qu’il n’était pas acceptable de contrarier des professionnel-le-s qui veulent s’engager en faveur des personnes bénéficiant d’un accompagnement social et/ou médico-social. Il a reconnu l’engagement des travailleurs sociaux, reconnu surtout que ces métiers manquent de reconnaissance symbolique ET financière.
Peu avant, François Sauvadet, président de l’Assemblée des Départements de France (ADF) a rappelé les responsabilités de l’Etat face aux professionnel-le-s trop souvent pointé-e-s du doigt du fait de dysfonctionnements qui ne sont pas de leur fait. Il a également salué un accord intervenu entre l’ADF et l’Etat.
Les annonces : L’application d’un Ségur du social, médico-social
Le Premier Ministre a confirmé l’accord conclu avec l’ADF pour apporter une aide permettant le financement de l’extension des mesures du Ségur de la santé au secteur social et médico-social.
« 183€ pour tous les professionnel-le-s de la filière socio-éducative le plus vite possible » (1er avril 2022) : le périmètre précis reste néanmoins à définir mais devrait bien concerner les salarié-e-s du secteur public, des établissements publics mais aussi du secteur privé. Les secteurs de l’insertion, de la protection de l’enfance, de l’hébergement et du handicap ont été nommés « entre autres » (la liste n’est donc pas exhaustive) par le premier ministre.
Les aides à domicile des CCAS mais aussi les médecins, sages-femmes et personnels soignants de la PMI et des autres structures (prévention, dépistage, accompagnement des personnes en difficultés) vont pouvoir bénéficier des primes du Ségur. Il faudra attendre la publication de textes précis pour confirmer qu’aucun-e professionnel-le du secteur n’est oublié
Nous espérons qu’après les « Oubliés du Ségur », il n’y aura pas les « Ré-Oubliés du Ségur » : quid, entre autres, des agents sociaux, des EJE ou des éducateur-trice-s de la Pjj ?
Une nouvelle architecture des diplômes : Le premier ministre a annoncé la mise en place d’un « comité des métiers socio-éducatifs » pour rénover l’architecture des diplômes et mettre fin à la trop grande « segmentation » du secteur. Nous serons attentifs à ce que l’idée du diplôme unique, qui n’avait pas abouti lors de la précédente réarchitecture des diplômes soit de nouveau mis sur la table ; l’importance de passerelles permettant aux travailleurs sociaux d’évoluer vers d’autres métiers est mise en avant.
La qualité de vie au travail : Le premier ministre reconnait la très grande « sinistralité » du secteur (les conditions de travail et la souffrance au travail).
Il propose un plan de 15 millions d’euros pour former les cadres intermédiaires. Nous serons également attentifs à ce que cela ne vienne pas contredire tout ce qui a été développé précédemment sur le besoin d’autonomie et de reconnaissance de l’expertise des travailleurs sociaux pour mettre en œuvre et innover dans leur intervention
Pour la FSU, ces annonces seront à suivre de près : aucun-e professionnel-le « Re-oublié-e du Ségur » Aucun recul ou renoncement à nos revendications de revalorisation des grilles indiciaires
Intervention de la FSU
Bonjour mesdames et messieurs,
Bonjour monsieur le premier ministre,
En 2 minutes ça va être court pour vous dire la colère et les attentes des personnels du travail social, surtout quand nous n’avons eu une invitation que la veille pour le lendemain grâce à l’intervention auprès du cabinet du premier ministre. Malgré cela nous allons savoir faire comme toute travailleuse et travailleur du social !
Le Travail social s’est bien plus que ce que vous citez : le travail social intervient à tous les âges de la vie et il passe aussi par l’école et le monde du travail. Il apporte à notre société les valeurs de la solidarité et de l’inclusion, il permet à chacun et chacune d’accéder à sa citoyenneté.
Nous vous avons écouté : il semble qu’il ne soit plus nécessaire de faire des bilans. Nous ne sommes pas d’accord sur le fait que les travailleuses du social découvriraient le faire avec les publics accompagnés. C’est ce que nous apprenions il fut un temps dans les centres de formation mais sans moyen d’agir nous avons parer au plus urgent.
Maintenant il est urgent de mettre en œuvre les beaux discours, il est urgent de reconnaître l’expertise , le professionnalisme, les qualifications, les compétences et les Revendications des travailleuses du social. Travailleuses parce que ce sont majoritairement des femmes qui travaillent aux solidarités ce qui est aussi le pourquoi nos métiers sont invisibilisés et non reconnu.
Ces femmes comme les personnes qu’elles accompagnent vous demandent d’agir pour leur permettre d’agir.
Les professionnel-le-s vous demandent de revaloriser comme vous vous y êtes engagés toutes nos professions fortement féminisées pour respecter l’engagement important de ce quinquennat d’assurer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Votre cabinet a répondu positivement à la demande d’audience de l’intersyndicale du travail social dont fait partie la FSU.
Nous attendons maintenant une date pour ouvrir des négociations.