COMMUNIQUE DE PRESSE du 9 mars 2007

LA VIE NE S’APPREND PAS EN PRISON

Le ministre de la Justice se rend aujourd’hui à Meyzieu dans la périphérie de Lyon pour recevoir symboliquement les clés de la première des 7 prisons pour mineurs que le gouvernement a prévu de construire et de rendre opérationnelle en 2007 et 2008 (dont 4 dès la fin 2007). Chacun de ces Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs (EPM) comportera 60 places de détention qui viendront s’ajouter à celles des quartiers mineurs (QM) actuels dont seulement quelques uns devraient fermer.

Après un pseudo bilan sur les centres fermés que le ministre a annoncé en visitant le CEF d’Hendaye la semaine dernière, c’est au tour des EPM sur lesquels le gouvernement entend communiquer à la veille des élections présidentielles.

Celui-ci met en avant l’aspect innovant et moderne de ces EPM alors que les prisons pour mineurs ont déjà existé par le passé et qu’elles ont toutes été fermées parce qu’inefficaces et génératrices de violences.

Mais nous ne sommes pas dupes ! Ces ouvertures s’inscrivent dans une politique qui privilégie toujours plus l’enfermement et l’incarcération des mineurs. Cette politique, menée avec acharnement depuis 2002, est basée sur l’idée qu’il est préférable de mettre à l’écart les mineurs en difficulté plutôt que de mettre en place des solutions éducatives. Elle répond aussi à ceux qui accusent la justice des mineurs d’être trop laxiste et réclament plus d’emprisonnement pour les mineurs.

La boucle est bouclée lorsque les moyens existants sont sacrifiés au profit de ces nouvelles orientations : des foyers éducatifs, jugés non rentables, ferment ; des mesures éducatives en milieu ouvert restent en attente plusieurs mois ; les crédits pour les structures travaillant pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes sont amputés. Plus généralement, c’est à un manque de moyens important pour agir en amont sur les difficultés rencontrées par de nombreux jeunes et leur famille que nous assistons. Seuls ces moyens pourraient permettre une action éducative sur le long terme capable de travailler en profondeur sur ces difficultés.

C’est pourquoi, le SNPES-PJJ/FSU, en lien avec d’autres organisations et syndicats (LDH, SM, OIP, FSU, CGT, Solidaires…) organise une semaine d’action du 19 au 24 mars prochains pour dénoncer la construction des EPM et continuer à combattre la politique d’enfermement menée par le gouvernement à l’égard des mineurs en difficultés.