Déclaration de la FSU 62 au Comité Technique Spécial Départemental du vendredi 31 août 2012
Monsieur le directeur académique,
Mesdames et messieurs,
Pour la FSU, les conditions de la rentrée 2012 dans les écoles, les collèges et l’ensemble des 3 voies du lycée s’annoncent désastreuses pour les élèves et les personnels. Ceci est peu étonnant puisqu’elle a été préparée par le gouvernement précédent et mise en œuvre dans notre académie avec un zèle notable.
Le gouvernement Ayrault a raté le coche d’une rentrée améliorée de façon significative : les paroles ne suffisent pas. Élèves, parents et personnels attendent des actes. En effet, les créations supplémentaires dans le 1er degré sont très loin des besoins et des espoirs suscités.
Les enseignants du premier degré dans le Pas-de-Calais avaient pris l’annonce de la création de 1000 postes, comme une première mesure qui allait dans le bon sens après 5 années consécutives de suppressions. Malheureusement, ils ont été déçus quant à la répartition nationale qui prévoit uniquement 30 postes pour l’académie de Lille dont 12 pour notre département. Finalement, il se pourrait que le Pas-de-Calais ne bénéficie d’aucun poste supplémentaire. Faut-il rappeler ne serait-ce que les 163 postes supprimés lors de la carte scolaire 2012 ?
Les conditions de cette rentrée 2012 sont donc toujours marquées du sceau de la politique de casse de notre système éducatif, avec des RASED démantelés, des SEGPA attaquées fortement, des milliers d’enfants de moins de trois ans restés à la porte des écoles, des classes sans remplaçant, pas d’aide administrative pour la direction d’école et des conditions de travail dégradées par une logique purement managériale contraire aux valeurs du service public.
Même si le second degré n’est pas à l’ordre du jour de ce CTSD, nous ne pouvons ne pas évoquer une situation désastreuse puisque aucun moyen supplémentaire – ce qui aurait été un signe fort – n’a été débloqué. En outre, la situation des stagiaires est préoccupante : formation précaire, pressions excessives pour accepter les 3 heures, notamment dans les établissements où ils sont les rares spécialistes de leur discipline. Les ex-contractuels sont privés de la décharge de 3 HP.
Enfin, l’ensemble du corps enseignant attendait des mesures phares et essentiels comme l’abandon du dispositif ECLAIR, du LPC et de la journée de carence…
Au lieu de cela, les personnels qui demandaient ces premiers changements ont d’ores et déjà la conviction qu’ils ne sont pas entendus. Et ce ne sont pas les conditions de la concertation sur « la Refondation de l’École de la République » qui les rassureront.
La FSU continuera à défendre, dans ce contexte, une École de qualité, plus juste pour tous. Nous avons chiffré pour le Pas de Calais les besoins en ETP à 855 postes dont voici la répartition :
50 postes pour assurer toutes les décharges (1 journée/semaine) des directeurs des 200 écoles de 4 classes du département
150 postes en maternelle au titre de la scolarisation des « 2 ans »
80 postes d’enseignants RASED options E et G pour retrouver la situation d’avant 2008
150 postes pour améliorer le taux d’encadrement dans les écoles les plus défavorisées (éducation prioritaire)
175 postes pour améliorer la situation du remplacement
100 postes pour attribuer 1/4 de décharge à toutes les écoles de 1 à 3 classes du département
150 postes pour mettre en œuvre le "plus de maîtres que de classes" dans les ECLAIR dans un premier temps.
La FSU continuera ses efforts pour se faire entendre et construira les mobilisations nécessaires à cet égard.