Déclaration CTA du 25 septembre 2014
Nous souhaitons commencer ce CTA de rentrée en évoquant la situation du lycée Jean Rostand de Roubaix : en l’absence de réponse à leur préavis de grève déposé fin juin, les personnels de cet établissement ont construit avec détermination un mouvement exemplaire en ne cédant pas aux provocations et pressions internes, en faisant grève le jour de la pré-rentrée et les suivants, en travaillant constamment avec les familles, en faisant connaître leurs revendications légitimes, … ils permettront sans doute que cette affaire qui couvait depuis pourtant très longtemps ne soit pas enterrée et que des conclusions (qui leur seront favorables, n’en doutons pas) aboutissent au plus vite.
La FSU soutient la mobilisation des personnels et des parents du lycée J.Rostand de Roubaix et demande que les prélèvements des journées de grève ne soient pas effectués : les personnels défendent ici le service public, ils n’ont pas à payer la lenteur de la réaction administrative !
Autre problème de rentrée, celui qui a vu une de nos responsables locales recherchée par les renseignements généraux à la veille de votre venue dans son collège nouvellement nommé Simone de Beauvoir à Villeneuve d’Ascq en compagnie du ministre Kanner. La raison ? Un signalement de la part du chef d’établissement alors qu’absolument rien ne le justifiait. Votre courrier en réponse du sien qui s’indignait d’un tel comportement à son égard ne peut être accepté : nous souhaitons qu’une autre réponse soit faite, et de façon générale que les militants syndicaux ne soient pas stigmatisés, voire assimilés à des criminels en puissance.
Toujours dans les nouveautés de la rentrée pour l’académie de Lille, la décision du conseil général du nord de ne pas abonder totalement la subvention notifiée au collèges met en péril le fonctionnement de ceux-ci. De plus elle ne permet plus de respecter le budget établi et voté par les conseils d’administration sur la foi des notifications envoyées au chefs d’établissements par le CG en novembre dernier. En outre, cette décision méconnaît l’article L 421-11 du code de l’éducation, premier alinéa, qui indique que cette subvention "ne peut être réduite lors de l’adoption ou de la modification du budget de cette collectivité". Nous attirons votre attention sur ce non respect de la loi et les risques de recours qui pourraient s’ensuivre.
La rentrée 2014, comme nous l’avions prévue, s’est déroulée dans des conditions difficiles avec des moyens insuffisants pour faire face à la hausse démographique et compte tenu des suppressions massives des années antérieures, des problèmes de remplacement déjà constatés, des temps partiels refusés, une diminution importante du nombre d’ AED, une baisse sans précédent de la dotation globalisée qui sert à l’achat des manuels scolaires dans les collèges….sans oublier les menaces qui pèsent sur les personnels sociaux. Concernant ces derniers ainsi que les personnels de santé et d’intendance, la FSU 59/62 rappelle par ailleurs son opposition à tout transfert. Dans ce contexte, la réclame que la refondation de l’éducation prioritaire se traduise par une réelle diminution du nombre d’élèves par classe, une réduction effective du temps de service, sans contre-partie obligatoire, et des mesures volontaristes pour favoriser la mixité sociale dans les territoires concernés.
La rentrée 2014, c’est aussi la mise en place des REP + : beaucoup de collèges labellisés rencontrent des difficultés liées à la mise en place de la pondération accordée aux enseignants et détournée de façon autoritaire par certains chefs d’établissement. Nous réaffirmons au regard des décrets et circulaires sur ce sujet que cette diminution des obligations réglementaires de service doit être laissée à l’initiative des équipes pédagogiques et non pas se transformer en créneau horaire pendant lequel la présence est imposée et contrôlée. Cette façon de fonctionner est infantilisante et remet en cause l’investissement qui a toujours été celui des personnels dans ces établissements difficiles. Nous vous demandons des consignes claires et conformes à ce qu’avait rappelé le cabinet du ministre fin juin en conformité des textes existants.
La rentrée 2014, c’est enfin la rentrée de stagiaires aux obligations de service et aux salaires très inégaux. Mais ce qui provoque leur colère actuellement, c’est la mise en place d’un DU pour ceux qui sont déjà titulaires d’un Master 2 : alors qu’on leur avait annoncé une formation adaptée, ils se retrouvent à suivre les mêmes modules que les M2, modules qu’ils ont eux-mêmes déjà suivi l’année précédente, avec obligation de produire un écrit réflexif d’une quarantaine de pages alors qu’ils ont déjà soutenu des mémoires au cours des 2 dernières années de leur cursus.
Ils ont le sentiment que le DU a été improvisé et mis en place pour les occuper et nous partageons cette impression. Nous voulons également dénoncer les menaces qui sont faites en off au sujet de la validation des stagiaires qui osent venir critiquer dans les instances de l’ESPE : nous serons particulièrement attentifs au sort des signataires des appels qui ont été spontanément lancés devant l’inadéquation des formations imposées.