Dans le premier degré , la rentrée s’est effectuée

dans notre département avec un nombre d’élèves similaire à celui de 1999 ; mais depuis 205 postes d’enseignants ont été supprimés.

Quatre-vingts postes non pourvus à la rentrée sont pris en charge par des remplaçants (notamment en SEGPA) ce qui augure mal de la situation dans les semaines qui viennent. Le remplacement des collègues absents -de moins en moins assurés- risque de ne plus l’être du tout.
La diminution du nombre de places au concours PE entraîne un inévitable recours à la liste complémentaire ; de nombreux jeunes enseignants sans formation vont se trouver face aux élèves.
Ces situations remettent en cause la qualité de l’enseignement à l’école primaire.

Comment les enseignants et leurs élèves peuvent-ils mener une scolarité réussie
?

Selon le rapport du Haut Conseil de l’Education remis au Président de la République, l’école primaire va mal, les cycles ne sont pas ou très peu mis en place, les évaluations ne sont pas ou très peu utilisées par les équipes d’écoles, la maternelle est en partie responsable de l’échec scolaire, la formation initiale et continue sont inadaptées aux attentes des enseignants et une profonde restructuration des écoles est la seule solution à cette déplorable situation !

La FSU tient aujourd’hui à rappeler ce que ce rapport ne dit pas que :
• La maternelle sert depuis plusieurs années de réservoir de postes à l’école élémentaire ce qui a entraîné une hausse significative des effectifs.

• La mise en place des cycles ne peut se faire que par un travail de réflexion des équipes impossible en seulement 18 heures par an (1/2 heure par semaine).

• Les « ressources humaines » indispensables à la prise en charge de la difficulté scolaire dont parle le rapport, diminuent régulièrement. (RASED, BDREP…).

• Les formations initiales et continues identifiées comme rigides et inadaptées dans le rapport, souffrent d’une diminution horaire régulière. La possibilité d’imposer la formation continue aux enseignants en fonction de leurs besoins laisse perplexe puisqu’actuellement même ceux qui sont conscients de leurs « lacunes » ou désirent progresser n’obtiennent pas de stage !

En conclusion, nous sommes relativement d’accord sur un point avec ce rapport : l’école primaire va mal, elle n’est pas l’école de l’égalité pour tous.
Mais les constats ne suffisent pas, il faut donner à l’école et aux enseignants, les moyens et le temps de construire une réelle prise en compte de la difficulté scolaire dès l’école maternelle, une véritable pédagogie différenciée, une formation initiale et continue de qualité et suffisante c’est-à-dire en adéquation avec les besoins réels constatés, l’assurance de pouvoir faire fonctionner leur classe dans de bonnes conditions sans avoir à pallier constamment le manque de remplaçants.

Quand au projet de mise en place des EPEP, l’école primaire doit évoluer, certes, mais il est inconcevable que soit mise en œuvre une décision qui modifie le statut des écoles et des personnels.

Les enseignants sont conscients de ces difficultés mais la réduction importante de leur pouvoir d’achat, le nombre insuffisant de postes créés et les menaces qui planent sur une nouvelle remise en cause des conditions de leur départ à la retraite ne sont pas des facteurs de motivation pour leur implication dans la nécessaire évolution de l’école primaire.

Interpellation de l’Inspection Académique

sur la restitution des heures d’animation d’Association Sportive

Suite aux luttes, notamment des enseignants d’Education Physique et Sportive, qui ont amené l’abrogation du décret De Robien, les heures d’animation de l’AS (UNSS) font à nouveau partie intégrante du service des enseignants d’EPS et ne peuvent donc pas être réalisées en HSA. Les heures restituées ne peuvent être que des heures d’enseignement.
Exemple : un enseignant qui devait réaliser 19h d’enseignement (dont une HSA) et 2h d’UNSS, doit maintenant réaliser 19h d’enseignement (dont 2 HSA mais une seule pouvant lui être imposée) et 3h d’UNSS.

Déclaration concernant le « plus de sport à l’école »

Le « plus de sport » à l’école se veut une évidence dans l’esprit des gens, mais cela s’inscrit dans un contexte de dégradation de l’enseignement de l’EPS (diminution des postes, taux de remplacement en baisse, suppression d’horaires «

options », attaque sur l’Association Sportive) ; alors c’est une idée qui peut se révéler très problématique à gérer car le « plus de sport à l’école ou après les cours » (telle que la circulaire sur l’accompagnement éducatif le présente) comporte des orientations qui posent les interrogations suivantes :

"-" au détriment de qui, de quelles disciplines ?

"-" avec qui, quels intervenants ? Payés par qui et comment ?

"-" en concurrence avec l’AS ou une autre façon de la supprimer dans le service des enseignants ?

"-" quelles disponibilités des installations sportives ?

Bref, le « plus de sport à l’école » impossible à gérer pour tous les élèves !

Demande de faire acter par le Conseil Général 62 le groupe de travail sur les installations sportives et l’EPS
Nous avons participé l’année dernière à une réunion au conseil général 62 sur la question des équipements sportifs et de l’EPS. Ce travail en commun nous semble essentiel (comme par exemple être informé des constructions et des rénovations, rechercher d l’adéquation entre les installations et les exigences de l’EPS…).
Aussi nous souhaitons voir acter la mise en place de ce groupe de travail.

Dans le second degré, la rentrée 2007 est une nouvelle fois marquée par les retraits de moyens : – 54 ETP dans les collèges du Pas-de-Calais. Et même si les actions menées l’an dernier ont porté leur fruit avec l’abrogation du décret dit « Robien » sur les obligations de services, les moyens ne sont restitués qu’en HS.

D’ailleurs, l’actuel gouvernement, dans la continuité du précédent, projette de supprimer 9170 emplois dans les collèges et les lycées pour la rentrée 2008, ce qui est sans précédent. Aucune évolution des effectifs d’élèves ne justifie une telle saignée : la diminution des effectifs prévue par le Ministère dans le second degré (20.000) est du même ordre que celle de la rentrée 2007 (19.000) ; et l’on compte ainsi supprimer un poste d’enseignant ou de personnel d’éducation en moins pour 2,3 élèves en moins.

Pour la FSU, ce projet de budget 2008 est un tournant dangereux et néfaste pour l’Education Nationale.

"-" Néfaste, car il n’est que la traduction comptable d’une politique éducative idéologiquement marquée, dont l’objectif est de renoncer à l’ambition d’amener chaque élève au meilleur de ses possibilités, en triant ceux qui seraient méritants et auraient le droit de bénéficier d’un droit à l’éducation plein et entier, et ceux dont on se bornerait à constater l’échec, et qui n’accèderaient qu’à des savoirs appauvris (le « socle commun ») avant de quitter prématurément le collège.

"-" Dangereux, puisque ce sont donc les conditions d’enseignement et d’étude qui vont se dégrader : diminution du nombre d’heures d’enseignement, réduction des options déjà largement utilisée ces dernières années, augmentation des effectifs par classe qui vont creuser encore les inégalités et aggraver les difficultés scolaires, tandis que les possibilités de remplacement des enseignants vont se détériorer.

"-" Dangereux, enfin, parce que l’élévation des qualifications est une nécessité et on ne peut en diminuer le coût.

L’argument démographique épuisé, le Président de la République tente désormais d’afficher une volonté de redressement de l’école qui ne peut masquer la réalité des coupes budgétaires, pas plus que les méthodes pour y parvenir. Les milliers de suppressions de postes envisagées pour 2008, qui s’ajoutent aux ponctions déjà opérées depuis 10 ans, ne se feront pas sans de profondes mutations de l’école. Le pouvoir, relayé par les principaux médias, multiplie d’ailleurs les annonces pour discréditer nos revendications, dénoncer les horaires trop lourds des élèves, le désormais sempiternel « empilage des connaissances », et l’esprit 68 responsables de tous les maux.
La « Lettre aux éducateurs » reprend tous les poncifs sur l’école, son laxisme, les solutions à l’emporte-pièce qui ne résoudront rien aux problèmes réels que connaît le système éducatif.

Parmi les fausses bonnes idées de cette rentrée, figure en bonne place dans la communication gouvernementale le dispositif appelé

« accompagnement éducatif » : il témoigne de la volonté de l’Etat de ne plus financer de manière pérenne l’aide au travail et la remédiation par le biais d’emplois budgétaires, et de dégager l’Education Nationale de missions qui doivent rester les siennes, en permettant qu’elles soient déléguées à des intervenants extérieurs dans l’enceinte même des établissements, ce qui est fondamental et que nous contestons.

Nous rappelons si besoin est au Ministre que la remédiation, les activités physiques, sportives et culturelles sont déjà pratiquées au travers des enseignements obligatoires (EPS et Arts Plastiques notamment), des activités facultatives (UNSS, chorale, clubs) et des sorties et voyages pédagogiques.

Pour la FSU, les choix annoncés tournent donc résolument le dos à une véritable mixité sociale, à l’amélioration de l’encadrement éducatif et à la lutte contre l’échec scolaire, et ne sont que l’habillage d’une politique ségrégative qui s’incarne dans la suppression programmée de la carte

scolaire.