Education : la faillite d’une politique
Face à la crise que traversent nos sociétés, aucune solution crédible et démocratique ne peut se concevoir sans une véritable « priorité à l’éducation ». Dans d’autres pays, les gouvernements misent sur l’éducation pour sortir de la crise. Or, le nôtre s’obstine dans sa politique de mise à mal des services publics et particulièrement du service public d’éducation. La rentrée 2010 et le projet de budget 2011 confirment les choix des années précédentes : ce sont notamment 32 000 postes supplémentaires qui seront supprimés entre 2010 et 2011, dans l’éducation.
La communication du ministre ne peut masquer aux personnels, parents, élèves et étudiants les effets négatifs de ce choix de société : les élèves les plus en difficulté sont les premières victimes des effectifs de classe en hausse et des suppressions de dispositifs d’aide dans la classe, des problèmes de remplacement, des tours de vis budgétaires, de la suppression de la carte scolaire, de la dégradation de la formation professionnelle des enseignants, des réformes anti pédagogiques, … Il s’agit bien du renoncement à l’ambition d’une nouvelle étape de démocratisation du système éducatif : volonté de faire disparaître la scolarisation avant trois ans, refus de porter à 18 ans la scolarité obligatoire, reprise de l’objectif européen de 50% de diplômés au niveau 2 de l’enseignement supérieur en cantonnant une partie de la jeunesse au seul « socle commun » et en oubliant l’objectif de 80% d’une classe d’âge au niveau du bac, volonté de développer à tout prix l’apprentissage hors statut scolaire, abandon de la politique d’éducation prioritaire.
La politique du mérite individuel et la responsabilisation de chacun face à ses difficultés ou ses échecs réduit en réalité la justice sociale à la question des droits individuels avec des conséquences désastreuses pour le « collectif ».
Pour les personnels, cette politique se traduit par une dégradation de leurs conditions de travail, une transformation de leurs missions, un alourdissement de leur charge de travail, un développement de la précarité. Au collège, l’imposition du livret personnel de compétences ne règle rien sur le fond et soulève, au contraire, de multiples problèmes.
Le renforcement de l’« autonomie » des établissements et leur mise en concurrence visent à effacer la notion de règles nationales au profit de la déréglementation et de l’accroissement des pouvoirs locaux des chefs d’établissements…
Pour la réussite de tous les élèves, il faut au contraire privilégier une conception encore plus collective et solidaire de la construction des apprentissages, investir dans une prise en charge efficace des difficultés scolaires et la réduction des inégalités.
La mobilisation est nécessaire pour de tout autres choix ! La FSU et ses syndicats, partout, seront présents !
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