La satisfaction ministérielle par les chiffres :
Tout va très bien Madame la Marquise…Des bonnes statistiques ….

Lors de sa conférence de presse tirant un premier bilan des réformes menées à l’Education Nationale, le ministre s’est appuyé sur des données chiffrées mirifiques.

Ah le pilotage par les chiffres ! Dans toutes les instances paritaires, sont fournies d’abondantes statistiques toutes plus belles les unes que les autres… C’est le résultat évidemment des nouvelles méthodes de pilotage de toute la fonction publique !

A aucun moment, n’est évoquée la qualité du service rendu. Toutes ces données sont issues de remontées du terrain, c’est-à-dire des établissements. Pour les personnels de direction, celles-ci sont à la base de leur évaluation ainsi que de leur promotion voire de leur mutation. Ces opérations viennent de se tenir. Alors, il peut être tentant de remplir des enquêtes afin de répondre positivement aux attentes de nos autorités et de faire remonter le nom d’un référent culture, d’un référent remplacements, d’un référent CVL… Le nombre de référents par établissement devient ubuesque et bientôt il n’y aura plus assez de professeurs titulaires pour s’occuper de toutes ces nouvelles missions. Mais que cachent ces chiffres ?

A la réalité du terrain :

Ces réformes à marche forcée obligent les personnels de direction à monter des projets sans concertation avec les personnels, ce qui entraîne évidemment le manque d’adhésion des équipes et parfois des oppositions fortes. Nous sommes de plus en plus en « confrontation » avec les professeurs.

Mais si on reste sur le terrain de cette politique du chiffre, alors il en manque beaucoup :

"-" de plus en plus d’élèves handicapés sont accueillis dans les établissements mais combien ne sont pas dans les UPI ? Combien sans aucune aide, ou avec une aide plus que restreinte ? Il devient même parfois dangereux dans certains établissements de continuer à les accueillir !

"-" Les remplacements sont assurés où cela peut se faire, dans l’urgence, mais combien le sont par des vacataires recherchés à la « va vite » sur les listes du pôle emploi, ou grâce au subterfuge des disciplines dites « connexes » : un terme qui permet en gros de faire faire n’importe quoi à n’importe qui, sans aucune formation (ou parfois juste quelques heures servant d’alibi…) dans la matière de remplacement : ex : Physiciens faisant des maths, ou profs de STI faisant également des maths…

"-" Comment les enseignants peuvent-ils faire face à toutes leurs nouvelles missions ? (Accompagnement des stagiaires, multiplication des CCF en lycée professionnel mise en cohérence des multiples dispositifs de la réforme du lycée, les stages pendant les vacances…).

Notons que l’un des seuls corps qui voit ses tâches se multiplier sans aucune compensation c’est bien celui des personnels de direction…Mais il a la confiance du ministre. Celui-ci l’a rappelé à plusieurs reprises, il fait confiance au « local » et souhaite renforcer l’autonomie du « local ». La belle affaire !!…

Le terrain n’en peut plus. Le sondage IPSOS cité lors de ce premier bilan n’est qu’un leurre ! Il est vrai que le ministère depuis quelques années fait plus confiance aux sondages qu’aux rapports des IG. Ceux-ci, quand ils sont encore commandés, ont peu de chance d’être connus du public puisque parfois non publiés.

Le Secrétariat National le 6 décembre 2010

Point d’étape année scolaire 2010-2011 Dossier de presse – Luc Chatel :

De l’École pour tous à la réussite de chacun 01/12/2010 lien :

http://www.education.gouv.fr/cid54119/point-d-etape-anneescolaire-2010-2011.html