Après avoir annoncé la semaine dernière à grands renforts médiatiques son intention de voir installer des portiques détecteurs de métaux à l’entrée des établissements scolaires, Xavier Darcos se lance aujourd’hui dans une surenchère sécuritaire en annonçant entre autres son intention de créer une « force mobile d’agents » susceptibles d’intervenir en milieu scolaire.
En focalisant toute l’attention sur les agressions avec armes, le ministre laisse entendre que des établissements scolaires seraient à feu et à sang et que des armes en nombre y circuleraient.
Si elles sont particulièrement choquantes et inadmissibles, les agressions commises avec arme contre les personnels de l’éducation nationale sont heureusement rarissimes (10 cas recensés depuis 2007 dont un avec une paire de ciseaux et un avec le contenu d’un extincteur).
Cette focalisation passe sous silence ce qui constitue l’essentiel de la violence en milieu scolaire : les incivilités, les conflits entre élèves et les agressions verbales.
Les portiques de sécurité et les fouilles ne sont d’aucune utilité dans ce domaine.
Seules des mesures éducatives de prévention et de dialogue avec les élèves et leurs familles sont adaptées. Or, les personnels de l’éducation nationale peuvent de moins en moins assurer leurs missions éducatives du fait des 30 000 suppressions d’emplois réalisées depuis 3 ans et les 17 à 18 000 suppressions envisagées pour 2010 contribueront à dégrader encore davantage la situation.
D’autre part, la confusion voulue par le ministre entre les missions éducatives des personnels de l’éducation nationale et les missions de tout autre nature des fonctionnaires
de police et de justice, loin d’aider les personnels dans l’exercice de leur métier, compliquerait singulièrement leurs relations avec les élèves et serait source de tensions supplémentaires.
Le SNES est disponible pour étudier avec le Ministre de l’éducation nationale toute la problématique de la violence en milieu scolaire et la prise en compte de ses causes multiformes.
Il demande donc à Xavier Darcos de convoquer une réunion qui contrairement à celle prévue mercredi 27 mai associerait tous les membres de la communauté éducative et ne se limiterait pas au sujet de « l’introduction d’armes dans les établissements scolaires ».