Samedi 6 avril : la FSU appelle à manifester à Paris pour un vrai changement de politique éducative

La Loi d’Orientation vient d ‘être votée au Parlement. Elle pose un certain nombre de problèmes car ses orientations ne sont pas du tout en accord avec la conception de l’Ecole que défend la FSU : création d’un cycle à cheval sur le primaire et le collège imposant des enseignements communs et rapidement la polyvalence des personnels, poursuite de la mise en oeuvre du socle commun et du livret de compétences, attaque de fond contre l’enseignement prioritaire via la contractualisation , mise en cause des enseignements artistiques, de l’éducation physique et sportive ….et la liste est loin d’être exhaustive.

En ce qui concerne le premier degré, l’affichage politique du plus de maîtres que de classes et la scolarisation des "tout petits" se heurtent dans les faits à un budget très réduit En outre la question des cycles et des programmes est également très vive. Quant au lycée, les orientations du gouvernement précédent sont plus que confortées par V. Peillon . La mise en oeuvre de la réforme au niveau terminale cette année avec le corollaire des épreuves du bac à l’interne qui se multiplient (notamment en langues), rend pourtant urgente la remise à plat de la réforme, tant la désorganisation des établissements est grande et tant le bac est attaqué.

Quant aux conseillers d’orientation-psychologues, la loi ne mentionne pas leur rôle en articulation avec celui des autres membres de l’équipe éducative, pour le suivi et la contribution à la réussite de tous les élèves.de plus,concernant la loi de décentralisation, l’existence d’un projet de convention entre Rectorat et Région risque de conduire à une mise à disposition déguisée des personnels et à ce que les conseillers d’orientation psychologues ne soient plus affectés dans les CIO.

Dans le supérieur, le projet de loi d’orientation ne remet aucunement en cause les dispositions délétères introduites par les gouvernements précédents, qui ont conduit à la détérioration des conditions de travail des personnels et d’accueil des étudiants, et à l’explosion de la précarité. Au contraire, il prévoit de renforcer le rôles des régions dans une vision de la recherche au service de l’innovation rentable à court-terme, et de la formation soumise aux desiderata immédiats des recruteurs locaux, au mépris de la création de connaissances nouvelles et de leur diffusion pour une amélioration de la société.

A cela s’ajoutent les attaques contre le temps de travail enseignant :réforme dite des rythmes dans le premier degré, parfois, imposée sans l’accord des aux personnels et qui va accroitre les disparités territoriales, mise en cause des vacances estivales, zonage d’été -qui permettrait aussi de faire disparaître le baccalauréat comme examen final, anonyme et premier grade universitaire, mise en cause des statuts des personnels, le gel, voire la régression des salaires.

Dans l’académie, la question des majorations de services et du travail gratuit est toujours, elle aussi, à l’ordre du jour (cf. ci-dessous et PJ). La contractualisation est elle aussi bien en marche, par le biais des contrats d’objectifs dans le premier comme dans le second degré , avec la poursuite par le recteur du travail engagé par sa prédécesseure

Dans l’académie, si les opérations de préparation de rentrée, dans quelques écoles et établissements, ont pu marquer une légère amélioration, dans la plupart des cas, elle ne traduisent pas de rupture avec la politique précédente : réduction continue de la scolarisation des 2 ans, effectifs en hausse de la maternelle au supérieur , postes supprimés ,classes fermées, fermetures de CIO, fusion d’établissements, inflation des compléments de service, rétrécissement continu de l’offre de formation, suppressions de postes de CPE avec des redéploiements par bassin, suppression de postes administratifs, manques de personnels sociaux….Un bilan très semblable à celui d’il y a un an en somme.

Pour la FSU, il faut plus que jamais- compte tenu aussi du contexte social et économique- continuer à faire avancer une conception progressiste de l’Ecole qui torde le cou à l’Ecole à plusieurs vitesses amorcée ces dernières années, qui ait pour objectif affiché de combler les inégalités et qui permette à tous les élèves et les étudiants de réussir .

C’est pourquoi la FSU appelle à se mobiliser et à manifester à Paris ce samedi 6 avril à 13h 30 , au départ de Bastille. Les personnels du Nord/Pas-de-Calais sauront s’y faire entendre.

Lille, le 2 avril 2013