Motion action CDFD 59 et 62 du 14 avril

La crise économique s’amplifie et ses conséquences sociales s’accélèrent et apparaissent avec de plus en plus de brutalité. Le scandale des licenciements qui se multiplient en dépit de profits toujours élevés est particulièrement emblématique Il est urgent d’instaurer des politiques économiques et sociales rompant avec la logique de marché et le capitalisme.

En dépit de quelques inflexions arrachées par la puissance des mobilisations, notamment du 29 janvier et du 19 mars, gouvernement et patronat persistent dans le maintien de leurs orientations et de leurs « contre-réformes » destructrices des services publics et des solidarités.

Dans la Fonction publique, le gouvernement refuse l’ouverture de négociations et multiplie les provocations. Il refuse d’augmenter les salaires, les retraites et les minima sociaux. Il maintient les suppressions d’emplois publics et les dispositifs favorisant les heures supplémentaires.

Il continue de favoriser les revenus du capital au détriment de ceux du travail, de priver l’État de moyens pour satisfaire les besoins sociaux. Alors que lui-même explique que la France résisterait moins mal à la crise parce que nos systèmes de protection sociale solidaires et redistributifs en amortissent les effets, il persiste à les démanteler.

Le gouvernement multiplie les attaques contre les services publics visant à transformer profondément, voire irréversiblement, les fondements même de la société : école publique, université, recherche, système de santé, retraite, protection sociale, justice, logement social, collectivités territoriales, emploi, sport… en supprimant des dizaines de milliers de postes, en réduisant leurs missions d’intérêt général et leur champ, en poursuivant le désengagement de l’Etaten y introduisant des critères de gestion inspirés du privé et reposant sur la mise en concurrence des services et des personnes à travers la LOLF, la RGPP, la loi « mobilité », la loi LRU, etc.

Dans l’éducation, suppressions de postes et pseudo-réformes se poursuivent, obérant l’avenir des jeunes (enseignement professionnel, réforme des lycées, bac, maternelle, enseignement agricole….). La mise en place des « médiateurs de réussite scolaire » ignore délibérément que la lutte contre l’absentéisme nécessite des personnels qualifiés. La FSU, qui s’oppose à ce dispositif, continue à exiger le renforcement des équipes pluridisciplinaires complètes (AS, CPE, COPsy, infirmières, dans la médecine de prévention…).

Les tentatives de faire passer en force des bouleversements de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche publics (Loi LRU, statut des enseignants-chercheurs, formation des enseignants, suppression des IUFM…..) sont autant d’attaques liées à une politique gouvernementale de libéralisation de ce Service Public.

Cette politique entraîne un accroissement des inégalités face aux soins, à la protection socilae, aux retraites, à l’éducation, à la formation professionnelle continue…, condamnant les moins favorisés à la précarité voire à l’exclusion. Dans l’éducation, cela se traduit par un tri accéléré et une éviction précoce du système éducatif.

Dans le domaine des droits et des libertés, cela se traduit par une criminalisation de plus en plus forte du mouvement social (entraves au droit de manifestation, poursuites de manifestants ou de syndicalistes, intimidations à l’égard des soutiens aux sans papiers…)

Cette politique est de plus en plus insupportable pour les salariés. Les luttes unitaires se multiplient sur le plan interprofessionnel avec les très importantes manifestations des 29 janvier et 19 mars en métropole (100 000 manifestants le 19 mars dans la Région), ainsi que le puissant mouvement de grève reconductible en Guadeloupe et Martinique.

L’Éducation connaît aussi d’importantes mobilisations. Depuis plus de dix semaines, un mouvement historique de grève et manifestations se poursuit dans les universités et les organismes publics de recherche ainsi que dans les IUFM. Dans le premier et le second degrés, des actions locales se sont organisées avec des convergences parents, élèves, étudiants, enseignants.

Les sections départementales 59 et 62 de la FSU saluent les travailleurs en lutte dans le privé comme dans le public et leur apportent leur soutien le plus résolu. Elles appellent leurs adhérents à faire converger dès maintenant les batailles qui se mènent sur de multiples fronts et à amplifier la mobilisation. Elles appellent les retraités des deux départements à assurer le succès des rassemblements et délégations les 15 et 16 avril à Lille, Arras et Boulogne pour une hausse du pouvoir d’achat de 3% à partir du 1er janvier 2009.

D’ores et déjà, les 8 organisations syndicales appellent à faire des manifestations du 1er mai, pour la première fois unitaires, une nouvelle étape de la construction du rapport de force. Mais il faut envisager les suites. Sur le plan interprofessionnel, les sections FSU 59 et 62 proposent à l’intersyndicale une suite rapide au 1er mai avec des actions fortes à la hauteur des mobilisations des 29 janvier et 19 mars.

Au niveau de la Fonction Publique, la FSU doit travailler à la construction d’ actions fortes, si possible dans l’unité, pour obtenir le maintien et l’amélioration de tous les SP, le retrait des projets gouvernementaux (RGPP, RATE….) et sur le plan salarial, une augmentation de 50 points et un rattrapage de 5%.

Dans l’Éducation, pour contrer les attaques sans précédent subies par le Service Public de la Maternelle à l’université, les sections FSU 59 et 62 demandent à la FSU nationale de proposer un plan d’actions fortes (allant jusqu’à la grève et la manifestation nationale) dès la rentrée des vacances de printemps et qui se poursuive dès la rentrée de septembre. Elles appellent d’ores et déjà à des marches au mois de mai qui convergeront en un point précis de la Région : le terril du 11/19 à Loos en Gohelle.