Nouveau brevet des collèges (DNB) : un projet inacceptable imposé dans la précipitation
Le ministère a réuni hier une partie des organisations syndicales pour une « réunion de travail » sur une nouvelle maquette du brevet des collèges.
Le SNES et le SNEP ont participé à cette réunion pour y porter les préoccupations de la profession tout en dénonçant le fait que toutes les organisations représentées au CSE ne soient pas associées à la réflexion.
La maquette présentée est inacceptable en l’état. Elle essaie de concilier l’obligation faite par la loi d’un brevet qui atteste la maîtrise du socle commun avec le maintien d’une évaluation chiffrée de toutes les disciplines qui structurent le collège.
Le ministère choisit ainsi d’imposer la validation des 7 piliers du socle alors que l’expérimentation des différents livrets de compétences, ces deux dernières années, a mis en évidence d’importantes difficultés à évaluer par compétences et que la validation du niveau A2 dans une langue vivante et du B2i fait déjà l’objet d’une véritable mascarade.
Il choisit également d’augmenter le nombre d’épreuves terminales tout en les adossant en grande partie au socle pour permettre au jury de « repêcher » les élèves pour lesquels les enseignants et/ou le conseil de classe n’auraient pas validé toutes les compétences.
Il choisit enfin de transformer en profondeur le rôle du contrôle continu en ne prenant en compte que les points au-dessus de 10 dans la plupart des disciplines obligatoires.
Le résultat en est une architecture alourdie et complexe qui risque, au final, de changer profondément la place et la nature même des disciplines et consacre le pilotage du collège par le socle commun.
Nombre d’épreuves terminales soulèvent des interrogations ou posent problème au regard des contenus qui n’ont que peu de liens avec ce qui est enseigné en classe et occultent des dimensions importantes au cœur des disciplines. C’est le cas notamment de l’épreuve imposée d’histoire des arts, de l’irruption du « parcours de découverte des métiers et des formations » dans l’épreuve de langue vivante et d’épreuves sous la forme de questions à réponses courtes.
L’architecture d’un nouveau brevet soulève des questions complexes qui ne peuvent se résoudre dans la précipitation. Or, le ministère choisit une fois de plus d’imposer un passage en force avec un calendrier qui ne permet ni réflexion sérieuse ni consultation des personnels.
Le SNES et le SNEP ont fait savoir au Directeur des enseignements scolaires qu’ils étaient opposés à la dénaturation du collège à travers une forme d’évaluation mal pensée.
Ils contestent toute entrée en vigueur d’un nouveau brevet à la session 2010.
Ils demandent que les textes relatifs au brevet ne soient pas examinés par le CSE du 1er juillet dans une urgence qui ne pourrait que porter préjudice aux élèves.
Ils demandent solennellement au ministre d’engager une véritable réflexion en profondeur sur les missions du collège et les objectifs à se fixer en matière d’évaluation des élèves, et de prendre le temps de consulter les enseignants en leur donnant tous les éléments.