Pouvoir d’achat, retraites et pensions
Nouveau tour de vis pour les retraités du régime général : les retraites complémentaires AGIRC-ARCO seront bloquées cette année. Cette mesure vient s’ajouter à celle qui touche tous les retraités, fonction publique incluse, le report du 1er avril au 1er octobre 2014 de la revalorisation annuelle des retraites et pensions liée à l’augmentation des prix.
Selon l’INSEE, les prix auraient augmenté moins que les prévisions qui avaient servi à fixer la revalorisation en 2013. Nos pensions auraient donc été trop augmentées l’an dernier ! Ce « trop-perçu » devrait alors être déduit de la prévision d’évolution des prix en 2014 -. des experts vont même jusqu’à prévoir une augmentation des prix qui ne dépasserait pas 0,6% – qui sert à établir la revalorisation au 1er octobre de cette année Si on y soustrait le « trop-perçu » 2013 de 0,3%, il ne restera plus grand’ chose pour la revalorisation des pensions et retraites au 1er octobre.
La voie serait alors ouverte pour le blocage général des pensions et retraites. La finance qui a déjà, obtenu cette régression dans des pays voisins, en rêve pour la France. Les retraites, comme l’ensemble de la protection sociale, deviennent des variables d’ajustement à la crise. Le gouvernement de notre pays osera – t-il poursuivre dans cette voie ?
Il appartient aux retraités comme à l’ensemble des salariés et du monde du travail de ne pas laisser faire.
Et pendant ce temps-là me direz-vous ? Si l’indice INSEE n’augmente presque plus, le poste des dépenses cumulées eau + loyer a pris 7,5%. et l’électricité a fait de même. Les assurances habitation ont augmenté de 4,3%, bien plus que l’indice. Les augmentations des dépenses contraintes pénalisent fortement les retraités les plus modestes et notamment les locataires.
La fiscalité, locale comme nationale, n’est pas prise en compte par l’indice. Pourtant le gel des tranches de l’impôt sur le revenu a eu des répercussions mécaniques sur l’augmentation des impôts des retraités. Il en est de même pour la suppression de la 1/2 part supplémentaire pour les personnes ayant élevé seules des enfants. La Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie (CASA) de 0,3% est prélevée sur les pensions des retraités payant la CSG au taux de 6,6% depuis le 1er avril 2013. , Elle contribue à cette érosion continue du pouvoir d’achat des retraités.
La fiscalisation de la majoration de pension pour 3 enfants et plus accentuera encore cette régression. Elle ne sera pas non plus prise en compte dans l’évolution des prix. L’augmentation de la TVA au 1er janvier 2014 pèse encore plus sur le pouvoir d’achat de nos retraites.
Les inégalités s’accroissent et 13% des plus de 75 ans vivent sous le seuil de pauvreté. Les titulaires de petites pensions sont très nombreux (46% des pensions liquidées dans le régime général, 8% dans la fonction publique d’Etat, 28% dans la fonction publique territoriale et hospitalière).
L’érosion du pouvoir d’achat des retraités aggrave leurs conditions de vie et vient plomber l’activité du pays en entretenant la spirale austérité – récession.
Les salariés actifs sont touchés par cette baisse du pouvoir d’achat, que ce soit par le blocage des salaires ou par le gel du point d’indice. Pendant ce temps la finance continue de se goinfrer au détriment de l’activité économique, le CAC 40 prospère et l’on vient nous parler continuellement de baisse des « charges » et du « coût du travail ». Mais quand va-t-on vraiment mesurer ce que coûte la finance au pays ?
L’heure n’est pas à la résignation. C’est pourquoi la CGT, FO, la FSU et Solidaires ont appelé à une journée d’action interprofessionnelle le mardi 18 mars. Les retraités ont toutes les raisons d’y participer avec les actifs, pour rappeler leurs revendications en matière de pouvoir d’achat et de protection sociale.
A Lille une manifestation régionale est prévue à 14h30 à partir de la Porte de Paris.
Jean Paul Machen