Relance de « l’apprentissage junior » ?
Nouvelle provocation gouvernementale
Le SNUEP-FSU a pris connaissance du texte relatif à la relance de « l’apprentissage junior » qui sera soumis pour avis au CSE du 3 juin. Ce texte vise à modifier le code de l’éducation de façon à créer une adéquation avec la loi du 24 novembre 2009 sur l’orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie. Il introduit un article qui donne la possibilité aux CFA d’accueillir des jeunes dès 15 ans pour « leur permettre de suivre, sous statut scolaire, une formation en alternance destinée à leur faire découvrir un environnement professionnel correspondant à un projet d’entrée en apprentissage ».
Le SNUEP-FSU dénonce cette mesure inadaptée au traitement de la difficulté scolaire. Le gouvernement essaie par ce biais de contourner son obligation légale de scolariser les élèves jusqu’à l’âge de 16 ans. La prétendue possibilité, donnée aux jeunes par ce dispositif, de revenir au collège ou au lycée par la suite est un leurre. En sacrifiant de moitié le temps d’enseignement des disciplines générales, il ne permettra pas à ces jeunes de réussir mieux. De surcroît, ces dispositifs les enferment dans une voie d’où ils ne pourront plus sortir. L’éviction précoce des jeunes en difficulté scolaire n’est pas la solution. Elle n’est que la traduction des politiques de renoncement mises en place par ce gouvernement. De plus, ce dispositif tend à augmenter les inégalités sociales en organisant le tri social des élèves au sein même du système scolaire. Ce projet nuit à une réelle démocratisation de l’accès au lycée.
Le SNUEP-FSU demande au ministère d’écouter la Cour des comptes lorsqu’elle dit dans son dernier rapport que : « la lutte contre la difficulté scolaire doit être le plus possible intégrée dans le cadre d’une scolarité normale, quitte à apporter un soutien spécifique aux élèves en difficulté ».
De plus, les dispositifs d’initiation aux métiers de l’alternance (DIMA) qui existent depuis 2008 n’ont jamais prouvé leur efficacité. Aucune évaluation n’en a été menée par le ministère.
Le SNUEP-FSU réaffirme son opposition à tout dispositif qui remettrait en cause la scolarité obligatoire à 16 ans. Il rappelle qu’il existe un dispositif propre à l’Education Nationale qui permet aux jeunes de découvrir des formations professionnelles tout en restant réellement scolarisés : ce sont les 3ème Découverte Professionnelle 6 heures (3DP6).
Le SNUEP-FSU considère que la formation professionnelle scolaire initiale est fondamentale pour les jeunes, mais aussi pour notre pays, et ne saurait se réduire à de telles dispositions.
Jérôme Dammerey
Co Secrétaire Général
Contact : Secteur Communication SNUEP-FSU, Marie-Caroline Guérin, 06 43 71 87 41