Communiqué FSU
Les Lilas le 2 janvier 2008
Le gouvernement de nouveau cherche à esquiver le débat sur le bilan des réformes des retraites et veut passer en force sur un nouvel allongement de la durée d’assurance.
Déjà entre les deux réveillons, le gouvernement a essayé d’instrumentaliser la publication d’un décret sur les régimes spéciaux pour mettre la pression sur le rendez-vous de 2008 qui doit permettre de reprendre le débat sur l’évolution des régimes de retraite.
Il vient de renouveler l’opération en publiant à quelques heures du nouvel an un rapport préconisant de porter la durée d’assurance à 41,5 annuités d’ici 2020.
Le gouvernement s’appuie sur une disposition de la loi Fillon qui prévoit un « partage » déséquilibré des gains d’espérance de vie à 60 ans en faveur de la durée d’activité et essaye d’imposer l’idée qu’il n’y a pas d’alternative. Il ignore par exemple les nouvelles projections démographiques de l’INSEE prévoyant un maintien de la population active jusqu’en 2050.
La FSU refuse que le nécessaire débat démocratique sur l’évolution des retraites soit interdit par l’énoncé de règles technocratiques au nom de contraintes présentées comme objectives, alors qu’elles portent des choix politiques de société qui sont ainsi masqués aux yeux de l’opinion.
Or les travaux du COR montrent en réalité que les taux de remplacement des retraites sont appelés à fortement diminuer de même que le niveau de vie relatif des retraités. Et l’allongement de la durée de cotisations a eu pour principal effet l’accroissement d’un certain nombre d’inégalités. Dans la fonction publique le gouvernement ignore toujours notre demande d’un travail sur les conséquences de la loi de 2003 et des négociations sur les fins de carrière et la prise en compte de la pénibilité
Le slogan « travailler plus longtemps parce que l’on vit plus longtemps » n’est là que pour cacher la baisse programmée des pensions, qui est le véritable objectif de ces réformes.
Il a surtout pour but de légitimer cette paupérisation des retraités et d’en transférer la responsabilité sur les assurés eux-mêmes.
La FSU s’élève contre une démarche gouvernementale se fondant sur une prétendue fatalité.
Elle entend mener une campagne publique pour permettre aux syndiqués et à l’ensemble des citoyens de participer au débat sur les retraites.
Elle en appelle à des initiatives unitaires pour mener ensemble ce débat. Elle portera ces exigences et ses revendications dans ses prochaines initiatives d’action.