Soutien aux inculpés de Poitiers

Au centre ville de Poitiers le samedi 10 octobre se déroulait le festival d’art de rue « Les Expressifs », en parallèle était organisée une manifestation (annoncée de longue date) par le collectif « anticarcéral ».

Deux à trois cents casseurs déguisés et masqués sont venus saccager le centre ville, au beau milieu du festival. Sortis de nulle part, l’action fut menée rapidement et ils sont repartis sans être inquiétés.

La FSU condamne sans détour ces violences. Comme elle dénonce sans détour les violences policières exercées hors de la manifestation notamment lors de l’arrestation de jeunes étudiants au « N° 23 », local qu’une association à caractère culturel et artistique avait mis à disposition afin que puissent se tenir un débat et un concert en clôture de la Journée anti-carcérale.

C’est à une justice d’exception à laquelle nous avons assisté, garde à vue de 48h, procès sur deux jours en comparution immédiate, mandat de dépôt pour finir par des condamnations suivies d’incarcérations pour trois des huit personnes interpellées. Le ministre Hortefeux avait explicitement demandé des sanctions lourdes et en a profité pour publier deux décrets sur le fichage que nous contestons. Le procureur avait requis 18 mois de prison dont 10 mois fermes notamment pour les deux étudiants.

De nombreux éléments (témoignages, photos, films) démontrent notamment que les deux étudiants, jugés en comparution immédiate puis condamnés et incarcérés sont innocents.

Mais au-delà de l’émotion légitime que provoquent ces jugements, pour le moins expéditifs, la FSU estime que la démocratie et le mouvement social sont en danger.

Aujourd’hui c’est Samuel, Jean-Salvy et les autres, demain chacun d’entre nous. Samedi 17 octobre un millier de personnes défilait à Poitiers en soutien aux inculpés et demandaient la libération des condamnés. Devant le monument à la Résistance, (fin de la manifestation) trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Elles ont été libérées quelques heures plus tard, le procureur doit décider s’il les poursuit (Outrage à magistrat, Rébellion).

Lundi 19 octobre, de nouveau un millier de personnes défilait réclamant la libération des trois personnes incarcérées à Vivonne et l’abandon des poursuites pour tous les inculpés. Le parquet a fait appel des décisions trouvant les peines trop faibles. Malgré un impressionnant quadrillage policier, la manifestation s’est déroulée dans le calme évitant les provocations policières.

Jeudi 21 les trois condamnés seront présentés devant la Cour d’appel de Poitiers qui examinera la demande de mise en liberté présentée par leurs avocats.

Si leur demande de mise en liberté est rejetée, ils pourraient rester incarcérés jusqu’au procès en appel dont la date est inconnue.

"-" Le CDFN de la FSU soutient les manifestations poitevines et condamne tout déni de justice. Il demande la libération des innocents emprisonnés et l’abandon des poursuites.

"-" La FSU rappelle ici son attachement indéfectible à la défense de la liberté d’expression et au droit d’opinion.