Texte action du Conseil Fédéral Régional Nord-Pas de Calais
L’été n’a pas marqué la fin de la crise (sauf peut-être de la crise financière grâce au financement des banques par l’État sans contrepartie). En aucun cas les leçons n’ont été tirées des origines de la crise et la prétendue volonté de « moraliser le capitalisme » n’a jamais été suivie d’effet comme on pouvait s’y attendre. Le chômage continue à grimper, touchant désormais plus de quatre millions de personnes, ce que n’ont pas manqué de rappeler plusieurs conflits sociaux forts. Cela n’empêche pas gouvernement et patronat de poursuivre la même politique économique et sociale, politique qui porte toute la responsabilité de cette crise.
Pendant l’été et en cette rentrée, les coups de force se sont multipliés : extension du travail dominical, projet de privatisation de la Poste, maintien voire accentuation d’une politique fiscale injuste, loi sur la mobilité, nouvelles menaces sur le retraites et la protection sociale.
Cela s’est traduit dans la Fonction Publique par l’annonce de suppressions de postes d’une ampleur inégalée, le maintien d’une politique salariale qui reste axée sur la diminution du pouvoir d’achat et une loi dite sur « la mobilité et les parcours professionnels » qui est une véritable boite à outils pour justifier et faciliter les suppressions de postes et les redéploiements et qui se traduira par plus de précarité et.une remise en cause des garanties statutaires pouvant aller jusqu’au licenciement.
Cette situation donne au mouvement syndical la responsabilité accrue de s’opposer à ces politiques et d’imposer des solutions alternatives. Or, après des mouvements puissants au début de l’année autour d’une plate-forme ambitieuse, la suite du calendrier n’a pas été à la hauteur des attentes des salariés qui s’étaient mobilisés par millions lors des journées de janvier, de mars et du 1er mai. Cela s’est traduit par une mobilisation moindre lors des journées d’action du 26 mai et du 13 juin.
La privatisation de la Poste intervient dans une période d’attaques violentes contre l’ensemble des Services Publics sous la forme de suppressions d’emplois massives et de réformes rétrogrades sapant à la fois les missions de Service Publics et le statut des personnels. Les sections départementales FSU 59 et 62, avec les comités départementaux, appellent les personnels à s’investir dans les comités locaux et à organiser le vote du 28 septembre au 3 octobre sur les lieux de travail. L’objectif est d’atteindre un million de votants. Le référendum concernant le changement de statut de la poste est une lutte emblématique dont le succès sera déterminant pour la bataille sur la défense et la promotion des services publics.
C’est pourquoi les sections FSU 59 et 62 demandent à la FSU nationale de porter le mandat d’une semaine d’action impliquant tous les secteurs de la Fonction publique sur les questions emplois, salaires et missions du service public.
A l’Éducation Nationale la rentrée est marquée par les suppressions de postes au budget 2009 (13 500) s’ajoutant aux coupes des années précédentes (60 000 depuis 2001) : des milliers d’élèves privés de scolarisation dans le 1er degré et dans les lycées généraux, techniques et professionnels, des classes plus chargées, une baisse de l’offre d’éducation, des enseignements obligatoires non assurés, des remplacements moins bien assurés, une précarité accrue… La suppression de la carte scolaire accroît encore plus les inégalités en vidant certains établissements et en en ghettoïsant d’autres dans le même temps tandis que d’autres encore voient leurs effectifs exploser. Le bilan est catastrophique. Le nouveau ministre prétend se soucier de la concertation mais il a manifestement choisi de s’inscrire dans les pas de son prédécesseur : il a publié pendant l’été les décrets sur la formation des enseignants malgré l’opposition des personnels, il assume les 16 000 suppressions prévues pour 2010, il entend avancer à marche forcée vers une réforme des lycées.
Les mesures qui seront annoncées par le Président de la République au cours de l’année 2010 s’annoncent destructrices pour notre système de retraite solidaire : extension de la durée de cotisation, âge de départ fixé à 67 voire 70 ans, abandon du bénéfice des 2 ans par enfant pour les femmes sont autant de régressions annoncées. Il faut y ajouter la menace de réformes systémiques de la retraite par points ou compte notionnel qui marquerait la fin du Code des Pensions. Une "journée commune d’action" des retraités est organisée le 16 octobre par plusieurs organisations syndicales. La FSU appelle les retraités à participer dans le cadre des appels départementaux unitaires dont elle est partie prenante massivement à cette journée d’action.
La FSU rejette dans son principe même la taxe carbone. Elle alourdira encore la pression fiscale sur l’ensemble de la population quoiqu’en dise le Président de la République. Au prétexte de vouloir réduire les émissions de CO2 et répondre ainsi aux objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement, le gouvernement introduit un nouvel impôt injuste qui touchera toute la population dans son quotidien, creusant encore les inégalités. Dans le même temps, l’organisation des transports publics ne fait l’objet d’aucune réflexion particulière, les fermetures de gare ou de lignes se poursuivant, on s’apprête à privatiser le fret ferroviaire avec toutes les conséquences que cela aura sur la pollution atmosphérique et l’on continue de délocaliser les entreprises augmentant considérablement le nombre de camions sur les routes.
En ce qui concerne les Droits et Libertés, la chasse aux sans papiers s’est intensifiée ces derniers mois, des dizaines d’enfants ont été enfermés en centres de rétention…De plus, le gouvernement s’attaque, sous couvert de lutte contre les passeurs, aux camps d’hébergements de la région, à Angres , à Calais….et aux réfugiés qui s’y trouvent. Le gouvernement multiplie les attaques (allant jusqu’à la criminalisation) contre militants et organisations syndicales. D’autre part, il bafoue le paritarisme et le dialogue social.
Pour créer un rapport de force favorable, il faut un véritable plan d’actions fortes incluant des grèves pour aboutir à une mobilisation d’ampleur nationale au moment du vote du budget. Ce plan d’actions doit être assorti d’une campagne d’informations auprès de la population pour faire connaître nos revendications. Une première grève nationale doit être décidée avant la Toussaint. Nous devons proposer ce plan aux fédérations de l’Éducation en recherchant l’unité tout en sachant prendre, en cas de besoin, nos propres responsabilités. Dans un premier temps, Les SD FSU 59 et 62 appellent à un rassemblement Éducation le 14 octobre.
Au niveau interprofessionnel, les FSU 59 et 62 s’impliquent dans la journée du 7 octobre, elles appellent à participer aux rassemblements locaux et elles demandent à la FSU nationale de peser afin de mener la poursuite de l’intersyndicale sur la base de la plate-forme commune de janvier 2009 et de tout mettre en œuvre auprès de l’intersyndicale interprofessionnelle pour arriver à un plan d’actions à la hauteur des enjeux.
D’ores et déjà, la FSU doit s’affirmer en catalyseur du mouvement de contestation et proposer à ses partenaires une première initiative forte, elle aussi inscrite dans ce plan d’actions.